Ann Hamilton : whitecloth, cat. expo., Aldrich Museum of Contemporary Art, Ridgefield (24 janvier – 23 mai 1999), Ridgefield, Aldrich Museum of Contemporary Art, 1999
→Simon Joan, Ann Hamilton, New York, Harry N. Abrams, 2002
→Simon Joan, An essay on the objects of Ann Hamilton, New York, Gregory R. Miller and Co., 2006
Ann Hamilton : Mneme, Tate, Londres, 22 janvier – 2 mars 1994
→Ann Hamilton, Phora, la maison rouge, Paris, 18 février – 22 mai 2005
→Ann Hamilton, habitus, The Fabric Workshop and Museum, Philadelphie, 17 septembre 2016 – 8 janvier 2017
Plasticienne états-unienne.
Diplômée d’un BFA (Bachelor of Fine Arts) en textile de l’université du Kansas (1979) et d’un MFA (Master of Fine Arts) de l’université Yale (1985), Ann Hamilton oriente ses recherches autour de la sculpture. Connue sur la scène internationale depuis le début des années 1990, elle représente les États-Unis à la 48e Biennale de Venise en 1999. Parmi ses premières œuvres figure la série de photographies en noir et blanc body and object series (1984-1993), pleine d’humour, de provocation et de poésie, dans laquelle l’artiste place sur son corps des objets du quotidien comme une continuation de celui-ci, qui se trouve pris au piège tandis que l’objet devient obsolète. Si dans ces œuvres A. Hamilton impose la problématique du corps et de sa vulnérabilité, elle nous invite à utiliser nos sens pour la dépasser, en particulier dans ses grandes installations théâtrales – qui ont fait sa notoriété – où elle pousse le spectateur à redéfinir le corps et les espaces où il évolue. Ainsi, elle crée des situations de malaise et de gêne dans lesquelles les mouvements de ses acteurs ou figurants sont embarrassés, empêtrés, répétitifs ou interrompus.
Dans l’installation tropos, réalisée au Dia Center for the Arts de New York en 1993, on marche sur une toison de crinières et de queues de chevaux ; un figurant lit et brûle ligne après ligne le texte d’un livret tandis qu’est diffusé l’enregistrement de la voix hésitante et saccadée d’un homme lisant ce même texte. Souvent, A. Hamilton évoque le langage et ses disjonctions dans l’articulation (comme la voix saccadée) ou dans les significations qu’il devrait véhiculer, comme dans lineament (1994-1996), où des personnages vident les contenus des livres en fabriquant des pelotes de bandes de textes. Son travail sur le langage l’amène aussi à des gestes plus discrets comme les minuscules pierres qui recouvrent chaque lettre d’une page d’un livre dans untitled (1992). Imprégnées de mélancolie, ses œuvres expérimentent les inquiétudes, les contrariétés de la condition humaine.