Schumacher, Patrik et Fontana-Giusti, Gordana, Zara Hadid Major and Recent Works, Londre, Thames & Hudson, 2004 (monographie éclatée comprenant également Texts and References, Project Documentation, Process: Sketches and Drawings)
→Binet, Hélène, Architecture of Zaha Hadid in Photographs, Lars Müller, 2000
→Hadid, Zaha, Zaha Hadid Planetary Architecture Two, AA Publications, 1983
Future Cities, Future Design Arts Centre, Chengdu, 2022
→Zaha Hadid: Early Paintings and Drawings, Serpentine Sackler Gallery, Londres, 2016
→Planetary Architecture Two, AA School of Architecture, Londres, 1983
Architecte, artiste et designer irako-britannique.
La carrière de Zaha Hadid, par ses constructions comme par ses projets inachevés, a eu une portée internationale. Après l’obtention d’un Bachelor of Sciences en mathématiques à l’Université américaine de Beyrouth, Z. Hadid entreprend un diplôme d’architecture à l’Architectural Association à Londres, où elle rencontre les enseignants Elia Zenghelis (né en 1937) et Rem Koolhaas (né en 1944) – ceux-ci dirigeront par la suite l’unité « Diploma 9 » de l’Architectural Association, fondée pour répondre aux problèmes contemporains par l’étude de l’art et de l’architecture moderniste. Elle s’associe avec eux deux au sein de l’Office for Metropolitan Architecture (OMA), après avoir remporté le prix du diplôme de l’Architectural Association en 1977. Persuadée de l’importance pour les praticien·nes de maintenir des liens avec le milieu étudiant, elle enseigne l’architecture aux universités Harvard et Yale ainsi qu’à celle de Chicago. À une époque où la figure de l’architecte évolue de celle de serviteur public à celle de performeur public, Z. Hadid est inflexible sur le fait que l’architecture est affaire de collaboration et non d’expression individuelle. Elle fonde son agence, Zaha Hadid Architects (ZHA), à Londres en 1979.
Planetary Architecture Two, une importante rétrospective organisée à l’Architectural Association en 1983, célèbre son premier projet majeur, avec lequel elle a remporté le concours pour le club de loisirs The Peak, à Hong Kong. Le catalogue de l’exposition présente une maquette sur plusieurs niveaux de la piscine et des peintures murales de Hong Kong et de Kowloon. Cette œuvre témoigne de son processus de traduction de la représentation bidimensionnelle en une œuvre construite, ainsi que de la forte influence qu’exercent sur son travail l’esthétique moderniste et le mouvement avant-gardiste russe du suprématisme. Bien que le projet n’ait pas été construit, il a posé les fondations de sa carrière. La première œuvre construite de ZHA, la caserne de pompiers de Vitra (1983), à Weil am Rhein (Allemagne), démontre l’influence constructiviste perceptible dans son dessin et dans sa peinture, et la manière dont ces techniques sous-tendent sa pratique.
Z. Hadid reçoit la commande du premier pavillon Serpentine (2000), à Londres – un événement annuel réservé aux architectes n’ayant pas encore bâti au Royaume-Uni. En 2016, la Serpentine Sackler Gallery (2013), l’un des premiers édifices permanents construits (et rénovés) par ZHA à Londres, présente son exposition Zaha Hadid : Early Paintings and Drawings. Telles des variations autour des formes standard de la tente ou du fronton, des surfaces planes angulaires s’étirent jusqu’au sol, générant un sentiment de stabilité ainsi qu’une multiplicité d’espaces internes. Cette idée est développée dans des projets tels que le musée d’art MAXXI (2010), à Rome, avec sa série d’espaces d’expérimentation curatoriale – il s’agit de l’une des dernières réalisations de ZHA, conçue en trois dimensions à l’aide de papier, de carton et de stylos. Le design fluide et ondulatoire du centre culturel Heydar-Aliyev (2012), à Bakou (Azerbaïdjan), présente quant à lui une seule surface continue, dont les replis renferment les multiples fonctions du lieu. Ce projet suscite de vives critiques morales quant au fait de collaborer avec un régime politique problématique ; notons que peu d’architectes ont fait l’expérience d’un tel niveau de confrontation et d’essentialisation en raison de leur origine, de leur genre ou de leur religion.
Z. Hadid remporte de nombreux prix, dont la médaille d’or royale pour l’architecture (2016), la plus haute récompense du Royal Institute of British Architects. Elle est la première femme récompensée du prix Pritzker (2004) ainsi que du prix Design of the Year, remis par le London Design Museum en 2014 pour le centre culturel Heydar-Aliyev. Après sa mort, la place située au pied de la capitainerie du port d’Anvers, conçue par ZHA en 2016, est renommée « Zaha Hadidplein » (place Zaha-Hadid).