Les rituels et leurs lieux : artistes femmes et spiritualités
Au programme scolaire
16.01.2020 | Ariane Fleury
Parcours thématiques
Samta Benyahia, De Maison Blanche à Maison Blanche, 1997, vue d’installation, Institut Français, Casablanca, © ADAGP, Paris
Les œuvres d’art font partie intégrante de la plupart des liturgies religieuses, par le biais des objets rituels utilisés pendant les cérémonies ou encore de l’architecture des lieux de culte, dont l’iconographie et l’ornementation sont des instruments précieux dans l’instauration du sacré. Comme dans tous les autres champs de l’art, la place des artistes femmes dans ces productions a souvent été minoritaire : certaines d’entre elles ont réussi à se réapproprier la sphère du spirituel en y projetant leur propre conception des religions et de leurs rites. Ainsi Berlinde de Bruyckere (née en 1964) offre une vision très mélancolique et sombre du christianisme, en se concentrant sur la mise en scène de la souffrance, en relation avec son travail sur le corps et l’intime. De manière très différente, Shirazeh Houshiary (née en 1955) reprend dans ses sculptures les codes esthétiques de l’architecture religieuse islamique pour en magnifier la délicatesse et la subtilité. Dans plusieurs de ses vidéos et sculptures rupestres, Ana Mendieta (1948-1985) s’intéresse aux religions cubaines datant d’avant la colonisation européenne en s’aventurant dans les grottes où étaient célébrées des déesses qu’elle associe à ses propres réflexions sur le lien entre nature, corporalité et féminité. Quant à Mariko Mori (née en 1967), elle est fascinée non pas par les anciennes idoles mais par les nouvelles : dans Miko no inori [La prière de la chamane, 1996], elle se met en scène lors d’une séance de prière futuriste où elle se réinvente en maîtresse de cérémonie chamanique cybernétique.
Qu’elles adoptent un point de vue critique sur les croyances ou qu’elles choisissent de les sublimer, ces artistes proposent un commentaire sur les religions, sur leurs pratiques, ou encore sur les lieux où elles s’épanouissent, pour se les réapproprier. Il s’agit également pour elles de nous inciter à interroger notre rapport à la spiritualité et à ses codes.
1949 | Philippines
Agnes Arellano
1971 | Madagascar
Malala Andrialavidrazana
1967 — 1999 | Cuba
Belkis Ayón
1949 | Algérie
Samta Benyahia
1944 | États-Unis
Linda Connor
1964 | Belgique
Berlinde De Bruyckere
1955 | Iran
Shirazeh Houshiary
1939 | Soudan
Kamala Ibrahim Ishaq
1948 — Cuba | 1985 — États-Unis
Ana Mendieta
1967 | Japon
Mariko Mori
1940 — 2018 | Australie
Phyllis Booljoonngali Thomas
1922 — 2019 | Iran
Monir Shahroudy Farmanfarmaian
1881 — Royaume-Uni | 1962 — Suisse
Olga Fröbe-Kapteyn
1959 | Mexique
Silvia Gruner
1926 | États-Unis
Betye Saar
1971 | États-Unis
Shinique Smith
1935 — 1974 | Brésil
Maria Auxiliadora da Silva
1924 — Chine | 2011 — Australie
Irene Chou
1946 | Nouvelle-Zélande
Liz Coats
1956 | Arabie Saoudite
Hend Al-Mansour
1924 — 2015 | Australie
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori
1960 | Argentine
Mónica Millán
1899 — 1925 | Hongrie
Erzsébet Korb
1864 — 1942 | France
Séraphine Louis, dite de Senlis
1947 | Pologne
Yocheved Weinfeld
1969 | Israël
Nira Pereg
1946 | Serbie
Marina Abramović
1959 | Australie
Judy Watson
1924 — 2005 | Haïti
Louisiane Saint-Fleurant
1968 | Haïti
Myrlande Constant
1962 | Pérou
Lastenia Canayo García (Pecón Quena)
1947 | Palestine
Juhaina Habibi Kandalaft
1948 | Liban
Afaf Zurayk
1947 | Palestine
Nechama Golan
1945 | Liban
Seta Manoukian (Ani Pema Drolma)
1922 — Hongrie | 2020 — Royaume-Uni
Suzanne Perlman
1958 | États-Unis
Renee Stout
1971 | Guyane, France
Nathalie Leroy Fiévée
1972 | Israël
Raida Adon
1951 | Israël
Michal Na’aman
1961 | Japon
Rei Naito
1914 — 2002 | Pérou
Apolonia Dorregaray Veli
1933 — Haïti | 1988 — Canada
Rose-Marie Desruisseau
1973 | Pays-Bas
