Françoise Quardon, Sète, Villa Saint-Clair, 1990
→Françoise Quardon, take me to the river, cat. expo., musée des Beaux-Arts, Nantes (26 mai – 12 septembre 1993), Nantes, Musée des Beaux-Arts, 1993
→Quardon Françoise, La ballade des clamecés, Nantes, Joca seria, 2009
Françoise Quardon, No stairways to heaven, Centre d’art contemporain de l’enfer, Thiers, 6 février – 7 mai 2000
→Françoise Quardon, Arthothèque de Caen, Caen, 7 mai – 20 juin 2009
→Françoise Quardon, Mon royaume se trouve sous vos pieds, château de Taurine, Centrés, 7 juillet – 14 octobre 2012
Plasticienne française.
Après des études à l’École des beaux-arts du Mans, où sa professeure, Gina Pane, exerce une profonde influence sur sa position d’artiste, Françoise Quardon développe une œuvre inclassable, caractéristique cependant du baroque contemporain et d’une approche littéraire et décorative de la création artistique. Ce travail polymorphe, obsessionnel et souvent autobiographique, se présente sous des formes diverses : objets, installations, sculptures, photographies, dessins, écrits et, plus récemment, vidéos. Ses premières expositions (La Criée, Rennes, 1990 ; chapelle de l’Oratoire, Nantes, 1993 ; Le Creux de l’enfer, Thiers, 2000) présentent un monde domestique fait de lits, de chaises, de guéridons, de lustres, transformés en objets magiques et inquiétants. Robes de mariée ou de princesse, guirlandes lumineuses, animaux hybrides : elle explore le monde des contes de fées et du roman gothique. En 1995, elle présente dans l’exposition Féminin-Masculin, le sexe de l’art, au Centre Pompidou, une installation consacrée à Milena (1896-1944), la compagne de Kafka : La Jupe de Milena. À la chapelle de l’Oratoire de Nantes, elle suspend de grandes cloches de résine transparentes et lumineuses, recouvertes d’ustensiles de cuisine, qui sont, pour elle, des fantômes (Ghost, 1993). Elle crée aussi un parfum, Écume d’amour, pour l’exposition Aimée à jamais, rose de personne, au Centre d’art contemporain de Pougues-les-Eaux. La plupart de ses mises en scène évoquent des récits fantastiques, des histoires d’amour qui finissent mal, mais avec toujours une pointe d’ironie. En 2008, elle fait un voyage au Mexique pour visiter Ciudad Juárez, la ville des femmes mortes, et revient très inspirée par les objets et les rituels de la fête des morts.
Depuis plusieurs années, elle entreprend un immense tatouage sur son corps, qui devient le nouveau support de ses fantasmes. Elle fait dessiner sur sa peau des motifs de fleurs, de dragons, des épées, des roses et des têtes de mort. Invitée par la Manufacture nationale de Sèvres en 2006, elle réalise des armes en porcelaine recouvertes d’inscriptions : l’ensemble Letters Are Weapons est présenté à l’exposition Contrepoint, au musée du Louvre en 2006. Dans ses vidéos, F. Quardon s’introduit fréquemment dans le récit, sous forme de femme fatale, de rockeuse, de fée ou de sorcière. Un bestiaire fantastique apparaît dans la plupart de ses créations : araignées, serpents, papillons et crapauds. Elle mène aussi un travail d’écriture sur de nombreux supports : ses propres textes ou bien des phrases d’écrivains en anglais ou en français. Son œuvre, que l’on peut qualifier de romanesque féminin, se déploie comme un labyrinthe, avec de multiples voies, comme en témoigne la maquette de l’ouvrage La Ballade des Clamecés (2009), qu’elle a entièrement mis en page et enluminé.