Megumi Kitahara, « Women and Japanese Modernism, » Observations: Women in Art and Design History, Melbourne, National Gallery of Victoria, 2022, p. 122-131
→Megumi Kitahara, « “Transcending Borders” in the Work of Fumie Taniguchi (1910-2001): Japanese Women Painters Living in Japan/USA », Asian Diasporic Visual Cultures and the Americas (Special Issue on “Transpacific Minor Visions in Japanese Diasporic Art”), vol. 6, Brill, 2020, p. 92-109
→Megumi Kitahara, « Between Tradition and Modernity: Tracing the Artistic Career of Taniguchi Fumie », Register, vol. VIII, no. 5, 2019, Spencer Museum of Art , The University of Kansas, p. 40-57
Exposition de l’histoire du Musée municipal d’art de Kure : 35e anniversaire de l’ouverture du musée, Musée municipal d’art de Kure, Kure, 6 janvier – 12 février 2018
→Deuxième exposition individuelle de Fumie Taniguchi, Shiseido Gallery, Tokyo, 1940
→Septième exposition de la Société du dragon bleu, Musée d’art préfectoral, Tokyo, 1935
Peintre japonaise.
Fumie Taniguchi (également connue sous le nom de Senka Taniguchi) se retrouve propulsée sur le devant de la scène artistique japonaise dans les années 1930 grâce à ses peintures nihonga de jeunes femmes chic et modernes. Elle passe la seconde moitié de sa vie aux États-Unis à la suite de la défaite japonaise lors de la Seconde Guerre mondiale. Son œuvre est alors laissée de côté dans l’histoire de l’art japonaise jusqu’à la redécouverte en 2012 de ses tableaux datant de la guerre.
Dans sa jeunesse, F. Taniguchi se trouve exposée à la fois aux nouveaux médiums artistiques et aux arts classiques. Son père travaille au département photographique d’une société de journaux, sa mère s’intéresse au nihonga, et son arrière-grand-père, Aizan Taniguchi (1816-1899), était un peintre de l’école Nanga. En 1928, F. Taniguchi s’inscrit à l’École des beaux-arts pour jeunes filles (Joshi Bijutsu Gakkō, l’actuelle université Joshibi d’art et de design) et étudie au sein de l’Association du dragon bleu (Seiryū-sha) conduite par Ryūshi Kawabata (1885-1966), dont l’objectif est de révolutionner l’art nihonga. Son tableau Bakushū [Été précoce, 1930], qui représente une ouvrière agricole, est sélectionné pour être présenté lors de l’exposition de l’Association en 1930. À cette époque, F. Taniguchi exprime une grande empathie envers les femmes qui travaillent hors du domicile et peint une série d’œuvres qui montrent des femmes occupant des postes dans de nouveaux secteurs d’emploi, ainsi que des jeunes femmes modernes et élégantes en promenade.
Une fois diplômée de l’École des beaux-arts pour jeunes filles, F. Taniguchi s’inscrit au Bunka Gakuin, qui dispense un cursus progressiste et moderne, et s’y essaie à l’impression au bloc de bois et à la gravure. En 1935, elle est récompensée du prix Y-shi Shō [M. Y] pour son tableau Yosoou hitobito [Préparation au travail, 1935]. L’année suivante, elle reçoit ce même prix pour son tableau Yama no ikoi [Vacances à la montagne, 1936], qui représente une jeune femme moderne se délassant dans un décor de plateau montagnard.
Préparation au travail et Étendues dans les alpages [Kōgen ni hiraku, 1937] sont des exemples typiques de ses peintures de « filles modernes », parmi celles qui subsistent encore à ce jour. Préparation au travail est une peinture au format paravent (byōbu) qui présente un groupe de femmes en train de se coiffer et de réparer leurs costumes en préparation de leur entrée sur scène. En évitant toute indication de vanité ou de décadence, cette image s’écarte de la condescendance habituellement réservée aux danseuses professionnelles à cette époque.
En 1938, F. Taniguchi s’éloigne de son mentor R. Kawabata et quitte l’Association du dragon bleu, ce qui lui vaut le dédain immédiat des critiques. En 1943, son intérêt croissant pour la culture traditionnelle japonaise l’amène à s’investir dans la Brigade publique des femmes artistes, fondée par Haruko Hasegawa (1895-1967) en collaboration avec l’armée japonaise. C’est à cette époque qu’elle épouse le peintre de nihonga Gyokuju Funada (1912-1991), dont elle divorcera quelques années plus tard. En 1955, elle s’installe aux États-Unis, où elle travaille en tant que serveuse et couturière en usine à Los Angeles. Elle publie une autobiographie dans la revue nippo-américaine Nanka Bungei [Littérature sud-californienne, éditée de 1965 à 1986]. F. Taniguchi obtient également des petits rôles dans des films et son désir d’expression de soi restera intact jusqu’à sa mort en 2001, à l’âge de 91 ans.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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