Isabel Muñoz, Arles, Acte Sude, 2004
→Isabel Muñoz, Cuenca en la mirada, Barcelone, Lunwerg ed., 2004
→Caujolle Christian, Isabel Muñoz, la trampa del baile, Madrid, La Fábrica, 2007
Infancia, Museo del Parque Bicentenario, Mexico, 15 juin – 31 juillet 2015
→Discurso para la Academia. Retratos de Isabel Muñoz, Museo de la Evolución Humana, Burgos, 16 novembre 2018 – mars 2019
→Mujeres del Congo. El Camino a la Esperanza, Centro Cultural Okendo, San Sebastián, 29 mars – 4 mai 2019
Photographe espagnole.
Au début des années 1970, Isabel Muñoz étudie la photographie au Fotocentro de Madrid, puis au Department of Visual and Cultural Studies de l’université de Rochester (New York). Elle reviendra à plusieurs reprises aux États-Unis pour se familiariser avec les différentes techniques de prises de vue et de laboratoire. Sa première exposition personnelle a lieu en 1986 à Madrid, et marque le début d’une longue série. Depuis le milieu des années 1970, elle développe une œuvre qui se présente comme un véritable hymne au corps humain et à ses diverses possibilités expressives. Par la photographie, elle souhaite capturer les mouvements du corps, notamment à travers la danse, qui constitue un moyen d’expression privilégié. Ce fil conducteur sous-tend l’ensemble de ses séries, dont chacune des thématiques procède d’un voyage, d’une rencontre avec une nouvelle population. La photographe explore toutes sortes de danses – classique ou contemporaine, populaire ou folklorique –, l’univers du flamenco (Flamenco, 1989), du tango (Tango, 1989), de la danse orientale (Danse orientale, 1992), de la danse cubaine (Danza cubana, 1995) ou encore du ballet classique (Ballet national de Cuba, 2001).
Ses questionnements sur le corps en mouvement se prolonge dans d’autres types de langage corporel, tels que la lutte (Lucha turca), les arts martiaux (Capoeira, 2000), la contorsion (Contorsionistas, 1998) ou la tauromachie (Toros, 1992). Certaines séries comme Man et Sumar Etiopia (2002-2006) sont consacrées au corps en tant que support expressif, comme les corps scarifiés ou parés. L’artiste cherche à rendre compte de toutes les émotions corporelles et à en traduire le langage, valorisé par l’utilisation du platinotype, procédé photographique ancien, caractéristique de son œuvre, qui lui permet de sublimer la texture et les nuances des corps représentés. Selon un processus lent, elle travaille la matière et réalise elle-même ses tirages : des grands formats, généralement en noir et blanc, bien que la couleur fasse de ponctuelles apparitions, notamment dans les séries les plus récentes (Maras ; Amor y extasis [Amour et extase]). Ainsi, tout en renouant avec une certaine tradition de la photographie, I. Muñoz se singularise par une vision personnelle et poétique du corps, qui en fait une des grandes figures de la photographie espagnole.