Brook, Andrew, et al., Nirin: 22nd Biennale of Sydney, Sydney, Biennale de Sydney, 2020
→Leigh, Robb, et al., Monster Theatres, Adelaide, Art Gallery of South Australia, 2020
→Baum, Tina, Defying Empire: The third National Indigenous Art Triennial, Canberra, National Gallery of Australia, 2017
Karla Dickens, SOS, Andrew Baker Art Dealer, Brisbane, novembre – décembre 2020
→Karla Dickens, Warrior Woman, Andrew Baker Art Dealer, Melbourne Art Fair, Southbank Arts Precinct, août 2018
→Karla Dickens, Lucky Bastards and Fast Food, Andrew Baker Art Dealer, Brisbane, avril – mai 2018
Artiste pluridisciplinaire australienne-wiradjuri.
Karla Dickens est une artiste pluridisciplinaire d’origine wiradjuri, irlandaise et allemande. Après avoir obtenu une licence d’art à la National Art School de Sydney en 2000, elle s’installe dans le comté du Bundjalung (État de Nouvelle-Galles du Sud) et se consacre entièrement à son art – une décision qu’elle dit devoir en grande partie à sa fille. En effet, contrairement à de nombreuses mères artistes de sa génération, K. Dickens revendique son statut de mère célibataire et en tire même sa force. Son œuvre laisse la part belle aux expériences multiculturelles qui ont façonné son identité. En tant que conteuse visuelle autoproclamée, elle est convaincue que la propension des artistes à réagir au monde qui les entoure leur offre un contact privilégié avec les problématiques politiques et sociales de leur époque et leur permet de briser le silence, de créer des espaces de vérité et de s’attaquer à des problématiques que d’autres pourraient ignorer, comme la violence envers les femmes autochtones.
Pour K. Dickens, la création artistique constitue l’espace le plus sûr pour aborder la discrimination et les maltraitances. Elle milite pour un changement radical en élaborant non seulement des témoignages symboliques sur le plan historique, mais aussi des récits personnels de traumatisme transgénérationnel. Ce faisant, elle pousse un cri de ralliement à l’attention des plus jeunes générations pour les encourager à se protéger de la toxicité des effets persistants du colonialisme et d’un racisme profondément ancré. Bien qu’elle ait commencé sa carrière par la peinture, son œuvre a également comme fil conducteur l’usage de matériaux de seconde main ou de récupération : tissu, quincaillerie rouillée, perles et cheveux. Sleeping Beauty [Belle endormie, 2016], qui évoque les traitements abominables qu’ont subi des générations de femmes, notamment sa propre grand-mère, représente une femme noire allongée sur le ventre, brutalement prostrée à l’horizontale sur un fond contrasté de motifs géométriques (dont un crucifix) en tissus fleuris. Sa série Warrior Women [Guerrières, 2018] comporte vingt assemblages muraux faits de culottes argentées, incrustées de perles et bardées de fers à cheval rouillés, de fourrures de chats, de cuillères souvenir et d’ossements glanés. Ces dernières années, les thématiques sombres qu’elle aborde ont donné lieu en 2020 aux œuvres évolutives Dickensian Sideshow [Petite attraction dickensienne], Dickensian Circus [Cirque dickensien] et Dickensian Country Show [Kermesse dickensienne]. Ces projets, qui font appel à l’assemblage ready-made, marquent un retour de l’artiste à la performance à assise communautaire, en prenant pour inspiration le célèbre funambule aborigène Con Colleano, l’un des artistes de cirque les mieux payés de son époque. Pour K. Dickens, ces œuvres sont des créations joyeuses, qui illustrent la manière dont le cirque est devenu un refuge pour les personnes marginales et pour les membres de la communauté aborigène, qui y rencontrent une tolérance inédite et, dans certains cas, un succès considérable.
L’artiste accompagne souvent son œuvre plastique de poèmes qui offrent au public une compréhension plus profonde de son travail et des récits intergénérationnels et interculturels qu’elle tient à partager.
Son œuvre a été présentée à l’occasion de nombreuses expositions institutionnelles d’envergure, notamment The National: New Australian Art 2017 (Art Gallery of New South Wales, 2017), la 22e Biennale de Sydney, NIRIN (Art Gallery of New South Wales, 2020) et la Biennale 2020 d’art australien d’Adélaïde, Monster Theatres (Art Gallery of South Australia).
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring