Elsbeth Court, « Magdalene A.N. Odundo: Pathways to Path Maker. », dans Critical Interventions, volume 11, no. 1, 2017, p. 77-103
→Chris Spring, Angaza Afrika African Art Now, Londres, Laurence King, 2008, p. 234-240
→Anthony Slayter-Ralph, Magdalene Odundo, Londres, Lund Humphries, 2004
Magdalene Odundo The Journey of Things, the Sainsbury Centre, Norwich ; The Hepworth Wakefield, Wakefield, 2019
→Resonance and Inspiration New Works by Magdalene Odundo, Harn Museum, University of Florida, Gainesville, 2006
→Magdalene Odundo. Clay Forms, Blackwell The Arts & Crafts House, Windermere, 2001
Plasticienne kenyane.
L’œuvre de Magdalene Odundo a une présence étonnante qui captive tout spectateur ou toute spectatrice qui s’y trouve confronté·e. L’artiste a construit son parcours unique de manière complètement indépendante, en s’appuyant sur une parfaite maîtrise de la poterie au service d’une réinterprétation élégante et moderne du récipient en terre non vernie, sujet qui la passionne depuis cinquante ans. Sa pratique repose sur de nombreuses sources, mais l’une de ses références principales est la céramique Kerma de la vallée du Nil, particulièrement les gobelets funéraires rouge et noir datant du deuxième millénaire avant notre ère (1750-1450 av. J.-C.). En effet, la technique de M. Odundo est essentiellement africaine : l’artiste confectionne ses récipients au colombin et par polissage, et leur teinte finale dépend en grande partie de la relative imprévisibilité des fours lors de la cuisson. Ses séries sont réalisées par tranches d’âge et traduisent volontiers des qualités humaines. L’intensité et la durée du processus de création, qui est parfois très long, définissent les limites de sa production et déterminent le nombre d’œuvres qui sont montrées dans ses expositions individuelles. M. Odundo a également expérimenté d’autres matériaux travaillés au feu, dont le métal et le verre, qui ont notamment donné lieu à la mémorable installation collaborative Transition II (2014-2019).
Tout ce qu’elle entreprend se situe dans la continuité de son activité artistique : sa recherche autour de l’objet à travers le monde, son engagement dans l’éducation à la fois théorique et pratique, ses collaborations ciblées vouées à encourager l’enseignement de l’art de la céramique à l’étranger et de l’histoire de l’art au Kenya, ainsi que son action en tant que commissaire d’exposition. Les œuvres de M. Odundo ont été acquises par de nombreuses collections publiques, parmi lesquelles celles du Metropolitan Museum of Art à New York, du British Museum et du Victoria and Albert Museum à Londres, du National Museum of African Art de la Smithsonian Institution à Washington (où ses pièces ont été les premières achetées par le musée dans le domaine de l’art moderne africain) et du Nairobi National Museum. Malgré sa production limitée, elle a bénéficié de quatre expositions individuelles d’envergure dans des galeries publiques, notamment au Hepworth Wakefield et au Sainsbury Centre for Visual Arts à Norwich en 2019. Elle a également été commissaire de plusieurs expositions thématiques, dont African Metalwork à l’occasion de la saison « Africa 95 ».
M. Odundo est professeure émérite à l’University for the Creative Arts de Farnham, en Angleterre, et s’est vu décerner plusieurs diplômes à titre honorifique. Son parcours a également été récompensé par deux prestigieuses distinctions : elle est nommée présidente de l’University for the Creative Arts en 2018 et dame commandeuse de l’Empire britannique (DBE) pour sa contribution exceptionnelle à l’art et à l’éducation en 2020.
Publication réalisée dans le cadre de la Saison Africa2020.
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