Sabourin Yves (dir.), Marie-Ange Guilleminot : projet, cat. expo., musée des Beaux-Arts et de la Dentelle de Calais (2001), Calais, Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle de Calais, 2001
→Marie-Ange Guilleminot présente Absalon, cellules, 1992, cat. expo., DRAC de Picardie, Amiens (15 septembre – 31 octobre 2007), Amiens, DRAC, 2007
Marie-Ange Guilleminot : projet, musée des Beaux-Arts et de la Dentelle, Calais, 14 décembre 2001 – 17 février 2002
→Marie-Ange Guilleminot, Shoe/Chaussure 1:1, 1999-2002, musée de Sérignan, 2007
→Laps, Marie-Ange Guilleminot, Cité de la céramique, Sèvres, 20 février – 22 avril 2013
Plasticienne, artiste textile et performeuse française.
Diplômée en 1981 de la Villa Arson de Nice, Marie-Ange Guilleminot détourne des objets de leur fonction habituelle. Si ce travail, conçu essentiellement à partir de textiles de couleur neutre, rappelle certaines actions du Body Art, du groupe Supports-Surfaces, ainsi que la méthode de pliage du peintre Simon Hantaï, il souligne avant tout le caractère poétique du geste créateur, mis en valeur par la modestie des matériaux. Ce geste (broderie, tissage, pliage), connu par le Salon de transformation réalisé en public, devant l’objectif ou la caméra, interroge également la relation du corps et de l’intime au social ; tous les sens du spectateur sont sollicités par l’intermédiaire d’objets transitionnels et convertibles (Le Chapeauvie, 1994). L’artiste crée aussi depuis 1992 une série de robes fabriquées sur mesure qui laissent apparaître certaines caractéristiques (nombril, grains de beauté). Le Mariage de Saint-Maur à Saint-Gallen (1994), célébré au cours d’un voyage en avion, conduit l’artiste célibataire, vêtue d’une robe blanche lestée de chapelets de plomb, d’un homme au départ vers un deuxième à l’arrivée, avec « un troisième sous-jacent et absent » ; un livre de mouchoirs d’hommes brodés de poèmes de Pierre Giquel constitue son trousseau et livre une réflexion sur la solitude et l’absence de l’autre.
Les œuvres font souvent référence aux traditions séculaires de l’habillement, celles du Japon en particulier, et à l’art de l’origami : L’Oursin (1998), inspiré par la feuille du Ginkgo biloba, évolue au gré des actions de pliage de l’état minimal (sac, coussin, citrouille, chapeau, jupe, linceul) au déploiement monumental (toit, parachute). Le geste se veut l’instrument avec lequel l’artiste cherche à dresser un inventaire scientifique et esthétique du monde : les Vêtements blancs, réalisés à partir d’habits de victimes conservés au musée de la Paix d’Hiroshima, témoignent de la catastrophe nucléaire de 1945 et propagent ainsi à travers le monde la mémoire collective du peuple japonais (1998-2008). L’artiste a reçu en 1997 une mention d’honneur lors de la XLVIIe Biennale de Venise et elle expose depuis en Europe, au Japon et aux États-Unis.