Lapidot, Mira (dir.), Yehudit Sasportas: seven winters, Jerusalem, The Israel Museum, 2013, and Berlin, Hatje Cantz, 2014
→Wagner, Hilke, Yehudit Sasportas: The Laboratory, Munich et Londres, Prestel, 2008
→Zuckerman-Jacobson, Heidi (dir.), Yehudit Sasportas, By the River, Berkley, University of California, Berkeley Art Museum, Pacific film Archive, 2002
Artiste pluridisciplinaire israélienne.
L’œuvre de l’artiste Yehudit Sasportas, qui vit et travaille entre Tel Aviv et Berlin, se définit par une expérience totale de l’espace réel et sensible. Chacune de ses installations in situ, qui mêlent sculpture, dessin, vidéo et design sonore, est méticuleusement conçue pour s’adapter aux éléments architecturaux et à l’histoire psychique du lieu qui l’accueille. Ses œuvres ont fait l’objet de dizaines d’expositions individuelles (en Israël, en Allemagne, au Danemark, au Royaume-Uni et aux États-Unis, entre autres) et de nombreuses expositions collectives. Leur présence au sein de plusieurs collections israéliennes et internationales (notamment celles du musée d’Israël à Jérusalem et du MoMA à New York) reflète l’influence et l’importance de l’artiste dans le paysage artistique international.
Y. Sasportas commence ses études d’art en 1988 à Beersheba, puis s’inscrit en cursus d’art à l’Académie Bezalel des arts et du design à Jérusalem en 1989. Une fois son diplôme obtenu en 1993, elle gagne de nombreuses récompenses, dont le prix jeunes artistes décerné par le ministère de l’Éducation et de la Culture israélien, la bourse Ingeborg Bachmann de la Wolf Foundation, et le prix de l’America-Israel Cultural Foundation. Après avoir terminé ses études à la Cooper Union de New York en 1994, elle devient membre de la faculté à l’Académie Bezalel, où elle obtient une maîtrise d’art en 1999. Elle enseigne encore à l’académie à ce jour et est devenue une figure importante dans ses programmes de premier et deuxième cycles.
Ses premières installations, présentées lors des expositions Trash-Can Scale (1996) et The Carpenter and the Seamstress (2000), expriment son extraordinaire aptitude à créer des œuvres aux techniques mixtes qui offrent au public une expérience méticuleusement conçue. La sculpture et le dessin redonnent vie aux objets du quotidien par l’intermédiaire d’un travail manuel précis et captivant. Lors de son exposition individuelle à la 52e Biennale de Venise où elle représente Israël, Y. Sasportas dévoile son installation The Guardians of the Threshold [Les Gardiens du seuil, 2007], qui assoit son statut international et sa capacité à déconstruire la réalité pour la reconstruire sous une nouvelle forme de vie énigmatique. Dans cette exposition et les suivantes (notamment The Laboratory, Kunstverein Braunschweig, Allemagne ; Seven Winters, Jérusalem ; The Rifts of Absence, Potsdam ; et The Archaeology of the Unseen, Kunsthalle Wilhelmshaven, Allemagne), la nature est présentée comme un organisme vivant qui existe dans une sphère subliminale à des niveaux multiples. Ainsi, avec une précision caractéristique, évocatrice de l’esthétique japonaise, Y. Sasportas associe des matériaux visibles et sous-jacents. Leurs oscillations créent des espaces feutrés qui invitent le spectateur à s’aventurer dans un monde à la fois plein de vie et inanimé.
L’étude approfondie que fait Y. Sasportas de régions telles que la haute vallée alpine de l’Engadine dans sa série The Fans [Éventails, 2001-2004] ou les marais en Allemagne du nord-ouest dans G.H.A.R.D.Y. Local Voices [G.H.A.R.D.Y. voix locales, 2009], ainsi que de l’architecture du musée d’Israël dans la vidéo Vortex of Separation [Vortex de la séparation, 2013], se traduit dans son œuvre par des paysages mélancoliques mais familiers. L’attention constante qu’elle prête à l’architecture du lieu d’exposition, à la ville dans laquelle il se situe et au contexte culturel général qui l’entoure, imprègne ces installations d’une mémoire personnelle et collective, comme un continuum indissociable et infini entre des histoires locales et universelles.
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