Ellinor Aiki, cat. expo., Tartu Riiklikus Kunstimuuseumis, Tartu (25 avril – 8 juin 1969), Tartu, Tartu Riiklikus Kunstimuuseumis, 1970
Ellinor Aiki, Adamson-Ericu muuseumis, Tallinn, 27 mars – 13 juin 2010
→Ellinor Aiki : The Rabbit Near Otepää, Kondas Centre, Viljandi, 3 septembrer – 26 octobre 2014
Peintre estonienne.
La vie d’Ellinor Aiki fut marquée par une tuberculose osseuse, contractée à l’âge de 6 ans, qui l’obligea à interrompre ses études. Après sa scolarité au lycée de Pärnu, elle travailla d’abord à Saint-Pétersbourg dans un hôpital pour enfants, séjourna dans un sanatorium en Ukraine, puis obtint en 1917 son diplôme d’institutrice à Tchavoussy, en Biélorussie, avant de revenir s’installer en Estonie. C’est seulement à 35 ans qu’elle décida de s’engager dans des études artistiques. Elle fut admise à la célèbre école Pallas de Tartu, où elle étudia jusqu’en 1936 la peinture et la gravure sous la direction de Nikolai Triik. Après s’être enfuie en Allemagne à l’automne 1944, juste avant la seconde occupation soviétique de l’Estonie, elle regagna son pays deux ans plus tard et vécut jusqu’à la fin de sa vie à Tartu. Son œuvre picturale se caractérise d’abord par des couleurs douces. Ses sujets de prédilection sont les fleurs, les portraits et les paysages urbains.
À partir de la fin des années 1950, elle développe une technique plus personnelle : peignant désormais principalement au couteau, elle couvre ses toiles d’épaisses taches de couleur en relief qui leur confèrent une vibration particulière. Dans les années 1960, son œuvre se rapproche de l’art naïf (Jänes Otepää lähistel [Lièvre aux environs d’Otepää], huile sur toile, 1967-1968). Elle recourt à des associations de couleurs hardies, comme le rose, l’orange et le vert (Vaade Kalevipoja sängilt [Le lit de Kalevipoeg], huile sur toile, 1965-1968). Les formes se simplifient au point de confiner parfois à l’abstraction (Tartu vaade [Vue de Tartu], huile sur toile, 1958-1960). Cette dernière période de son œuvre témoigne d’une liberté créatrice remarquable dans le contexte artistique soviétique qui valorisait encore le réalisme socialiste.