Champion Métadier, cat. expo., Musée des beaux-arts, Tours (25 juin – 15 septembre 1999), Tours, Musée des beaux-arts, 1999
→Champion Métadier, cat. expo., Galerie du Musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice, Nice (30 juin – 16 septembre 2007), Paris, Gallimard, 2007
→Champion Métadier Isabelle, Rush, Paris, Editions Jannink, 2017
Isabelle Champion Métadier, Musée de Toulon, Toulon, 20 avril – 30 juin 1991
→Champion Métadier : timetrackers captures, Musée d’art moderne, Saint-Etienne, 30 juin – 30 septembre 2012
→Champion Métadier. Fragments / Transit / disconnected, Musée des Beaux-Arts, Tours, 16 novembre 2018 – 25 février 2019
Plasticienne française.
Isabelle Champion Métadier (dite Champion Métadier) a débuté, à l’aube des années 1970, une pratique picturale rigoureusement abstraite. Imperméable à tout dogmatisme sur ce mouvement, qu’elle soit gestuelle, géométrique ou minimale, elle entame très tôt un dialogue exclusif avec l’image en tant que pure apparition. Tirant les leçons des expérimentations sur les ingrédients et le support de la peinture telles qu’elles étaient menées par le groupe Supports-Surfaces, et sensible par ailleurs aux percées de la musique répétitive américaine (Steve Reich, Philip Glass), elle développe dans son œuvre plastique la notion de trace, utilise la répétition du geste d’inscription, sur la toile ou le papier. Cependant, c’est bien l’inattendu, l’ « accident », qu’elle recherche, par l’usage d’empreintes, d’imprégnations à l’éponge, créant des situations où c’est le matériau ou bien la matière qui décide. Elle envisage sa pratique comme une confrontation existentielle avec le tableau à faire. Grâce à la photographie, elle agrandit des détails d’une série d’écorces d’arbres et découvre des configurations et des visions de matière, à la fois réelles et inconnues, qui vont déterminer le cours ultérieur de sa peinture.
Dès lors, elle fait surgir de fonds monochromes lumineux ou noirs des images à la fois cinglantes et amorphes, qui ne représentent qu’elles-mêmes, et ne s’inscrivent dans aucun registre familier. Par un dispositif physique astreignant de matières pigmentaires détournées, elle lance un processus sur la toile et laisse monter la figure imprévisible, laisse les agrégats chromatiques se poser, sans idée préconçue, sans image préalable, mais gardant la maîtrise, sinon du processus en soi, tout au moins des conditions de son apparition définitive. C’est à New York, où la peintre s’établit en 1996, qu’elle démarre la série des Entertainment Systems : ce sont des tableaux de très grand ou de tout petit format, dans lesquels de sémillants ectoplasmes polymorphes et multicolores, des figures cocasses, incongrues, stupéfiantes et totalement ineffables évoluent dans des fonds clairs luminescents. Ces images sans identité autre que leur existence visuelle et allusive sont une fête pour les yeux et débrident l’imaginaire. De retour en France, tout en continuant à faire de fréquents séjours à New York, dont la trépidation frénétique des formes et des couleurs l’inspire, elle développe ce vocabulaire à partir de 2006, avec la série des Time Trackers. I. Champion Métadier perpétue en un sens la tradition picturale classique, mais l’amène également à la modernité de l’écran liquide.