Coe Sue, Cruel: Bearing Witness to Animal Exploitation, New York, OR Books, 2012
Sue Coe, Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington, 1984
→Sue Coe: Porkopolis — Animals and Industry, Crown Center Gallery, Loyola University, Chicago Illinois, 2 janvier – 20 février 2009
Peintre et illustratrice britannique.
Issue d’une famille d’ouvriers, diplômée de la Chelsea School of Art et du Royal College of Art de Londres, Sue Coe s’installe à New York, où elle enseigne jusqu’en 1978, avant de se consacrer à la peinture et à l’illustration pour la presse, avec, pour thématique commune, la protestation contre tous les abus de pouvoir sociaux et politiques. Lors de ses premières années à New York, elle se familiarise avec le mouvement dada, né en 1916 à Zurich, et celui de la Nouvelle Objectivité – actif entre 1918 et 1933 en Allemagne –, et dont les œuvres engagées s’attaquaient aux travers de la société, avec une ferveur révolutionnaire. Également activiste, elle adopte un style figuratif aiguisé et épuré, dégagé de tout élément nuisant au message fort qu’elle veut transmettre, quitte à associer à ses dessins des mots ou des symboles pour en simplifier la lecture. Les premiers sujets de S. Coe concernent tous types d’inégalités : la violence urbaine apparaît dans une série de toiles, puisant dans sa propre histoire ou dans des faits divers, comme Woman Walks into Bar, Is Raped by Four Men on the Pool Table, While 20 Watch (1983), retraçant le viol d’une femme de 21 ans.
La discrimination raciale est mise en scène avec un réalisme criant dans des œuvres représentant les cruautés du Ku Klux Klan ou de l’Apartheid. Ses dessins et ses peintures deviennent de plus en plus expressionnistes dans les années 1980, lorsqu’elle dénonce la politique internationale des États-Unis : l’invasion américaine des Caraïbes en 1983 dans U. S. Military Successfully Bombs a Mental Hospital in Grenada (1984) en est un exemple. La maltraitance des animaux devient, à cette époque, un thème dominant : elle y consacre, à partir de 1988, la série Porkopolis, et, en 1995, le livre Dead Meat dans lequel elle s’attaque aux dérives de l’industrie agro-alimentaire. Ses œuvres, associant la peinture, le dessin et le collage, dans un style proche des compositions violentes d’Otto Dix (1891-1969), deviennent alors plus sombres.