The ‘Forgotten’ Weaver, Erika Tan, Diaspora Pavilion, Venice Biennale 2017 Image © Erika Tan 2025
Cet événement s’inscrit dans le cadre du programme de recherche d’AWARE, The Flow of History. Southeast Asian Women Artists. Il met en lumière les artistes femmes d’Asie du Sud-Est et les questions soulevées par l’exposition Threads of Kinship de KADIST, qui s’inspire de l’histoire des Self-Comb Sisters. En marge de la vie patriarcale, les traces de ces femmes actives dans l’industrie de la soie du Guangdong, en Chine, ont largement été effacées.
Les archives font également défaut concernant la tisseuse oubliée Halimah Binti Abdullah, qui participa à l’Exposition de l’Empire britannique de 1924 au Royaume-Uni – une figure que l’artiste Erika Tan explore dans un projet artistique au long cours. Un fragment de son travail de tisseuse subsiste sous la forme d’une pièce textile inachevée sur un métier à tisser inachevé, conservé dans un musée européen.
En conversation avec l’artiste Erika Tan et la chercheuse Aurélie Petiot, cet événement propose une réflexion sur les lacunes des récits dominants, ainsi que sur les méthodologies de recherche et pratiques artistiques permettant de les reconstituer ou de les réinventer. Il examinera également de manière critique la « partie présente du métier à tisser », mise en circulation dans un contexte colonial.
S’appuyant sur le travail artistique d’Erika Tan et les recherches d’Aurélie Petiot sur l’Égypte et la Palestine sous l’Empire britannique, la discussion explorera comment les micro-histoires peuvent enrichir notre compréhension de l’histoire culturelle. Une attention particulière sera portée au potentiel narratif et matériel des textiles, à la charge de travail qu’ils impliquent, et au statut attribué au textile et à l’artisanat en lien avec le genre et la colonialité.
Informations pratiques
Lundi 8 décembre 2025, de 19h à 21h
Espace d’exposition ouvert dès 18h à KADIST Paris
KADIST Paris
21 Rue des Trois Frères, 75018 Paris
L’événement se déroulera en anglais
Entrée libre sur inscription ici, dans la limite des places disponibles
Erika Tan est une artiste dont le travail s’est développé à partir d’un intérêt pour les récits établis, le patrimoine contesté, les voix opprimées et les mouvements transnationaux d’idées, de personnes et d’objets. Son œuvre naît d’un processus de recherche et de réactions face au dénouement de faits, de fictions et de rencontres liés à des événements, des lieux, des publics et des spécificités préexistantes. Son travail a été exposé à l’international, notamment au Times Museum (Guangdong, Chine, 2020), au World Trade Center (New York, 2019), au Pavillon de la Diaspora (Venise, 2017) et à la Biennale de Busan (Corée, 2014). Les œuvres d’Erika font partie des collections du NUS Museum Singapore, du British Council, du Arts Council England et de KADIST.
Aurélie Petiot, ancienne élève de l’École normale supérieure et docteure de l’Université de Cambridge, est maîtresse de conférences à l’Université Paris Nanterre. Ses travaux actuels s’inscrivent dans le champ de l’histoire de l’enseignement des arts décoratifs et du design au sein des territoires placés sous domination coloniale britannique, avec une attention particulière portée sur l’Égypte et la Palestine. À travers une analyse approfondie de l’histoire de la Cairo School of Arts and Crafts (1908-1934) — aujourd’hui la faculté des arts appliqués d’Helwan —, elle interroge les dynamiques de circulation des motifs et des techniques, ainsi que les mécanismes de leur imposition, de leur rejet ou de leur appropriation. Ces processus, qu’elle étudie dans une perspective critique, ont contribué à la formation et à l’affirmation d’un design spécifiquement égyptien.