Lubaina Himid, Naming The Money, 2004, 100 figures grandeur nature, audio, dimensions variables, vue d’exposition au Navigation Charts, Spike Island Bristol 2017, Courtesy Lubaina Himid, Hollybush Gardens et National Museums Liverpool: The International Slavery Museum, © Photo : Stuart Whipps
De 2017 à 2020, une fois par mois, AWARE s’est associé à une institution culturelle afin de faire découvrir les œuvres et la vie des artistes femmes lors de visites menées par des conservateur·rice·s de musée ou des historien·ne·s d’art, dans les expositions et les collections.
Les visites sont gratuites et accessibles à tous sur réservation obligatoire, dans la limite des places disponibles.
Visite de l’exposition Hélène Delprat - I Did It My Way, avec Émilie Bouvard, historienne de l’art, conservatrice du patrimoine et auteure du catalogue de l’exposition
Hélène Delprat a pensé spécialement pour les espaces de La maison rouge, l’exposition I Dit It My Way. Des miroirs et des films sombres, des immenses peintures aux titres hilarants, des voix de cinéma, des dessins radiophoniques, des têtes d’oiseaux, des photocopies, Louis XIV, Judex de Georges Franju ou bien encore le curieux rituel de la tonsure… Voilà ce qui nous attend en ce « jeu lugubre », grave et drôle à la fois. Hélène Delprat aime à parler de l’Extension du Pire, de la monstrueuse laideur ou beauté des choses, des sorcières de Macbeth, des acteurs, du ridicule qui sommeille en nous, du rire…
Visite de l’accrochage de Diana Quinby et Marie-Pierre Brunel, avec Alain Cardenas-Castro, médiateur Sciences et Art contemporain
Lieu remarquable du Musée de l’Homme, la bibliothèque de recherche Yvonne Oddon, du nom de la bibliothécaire historique du musée et résistante, réunit un fonds documentaire important en Préhistoire, Anthropologie biologique, Écologie humaine et ethnobiologie. Deux artistes plasticiennes Diana Quinby et Marie-Pierre Brunel, qui entretiennent chacune dans leurs recherches plastiques respectives des liens avec les domaines de l’Anthropologie et de la Préhistoire, y présentent leurs œuvres dans la salle de lecture.
Visite de l’exposition Women House, avec Lucia Pesapane, co-commissaire de l’exposition
Women House est la rencontre de deux notions : un genre – le féminin – et un espace – le domestique. L’architecture et l’espace public ont été masculins, tandis que l’espace domestique a été longtemps la prison, ou le refuge des femmes : cette évidence historique n’est pourtant pas une fatalité et l’exposition Women House nous le montre. Elle rassemble sur 1000 m2 et dans une partie des cours de la Monnaie de Paris, 40 artistes femmes du XXe et XXIe siècle qui se saisissent de ce sujet complexe et mettent la femme au centre d’une histoire dont elle était absente.
Visite de l’exposition Nalini Malani. The Rebellion of the dead. Retrospective 1969-2018 avec Sophie Duplaix, conservatrice en chef des Collections contemporaines au musée national d’Art moderne et commissaire de l’exposition.
Réalisée conjointement avec le Castello di Rivoli, Nalini Malani. La rébellion des morts. Rétrospective 1969-2018, première rétrospective en France de l’artiste, couvre cinquante ans de création, en présentant notamment sa dernière série de peintures All We Imagine as Light ainsi que Traces, une performance de dessin mural éphémère conçue pour l’espace d’exposition. À travers un parcours de l’œuvre de Nalini Malani à la fois non-chronologique et thématique, l’exposition évoque les concepts qui sous-tendent son travail : l’utopie, la dystopie, sa vision de l’Inde et de la place des femmes dans le monde.
Visite des ateliers Chana Orloff, avec Éric Justman, architecte et petit-fils de l’artiste
La maison-atelier de Chana Orloff où elle habita de 1926 jusqu’à son décès en 1968 fut conçue par l’architecte moderniste Auguste Perret, à la demande de la sculptrice ukrainienne. Fait exceptionnel, elle n’a depuis pas changé de vocation. Grâce aux efforts de ces ayants-droits, les ateliers Chana Orloff sont aujourd’hui dédiés à la présentation et à la conservation de nombreuses de ses œuvres. Encensée et vivant de son art dès le milieu des années 1910Chana Orloff est une figure incontournable de la sculpture moderne, à (re)découvrir.
Visite de l’exposition Hessie, Survival Art aux Abattoirs – FRAC Occitanie à Toulouse avec Sonia Recasens, co-commissaire de l’exposition
Dans le cadre de la soirée Hommage à Hessie, Survival Art, organisée par le musée, suivie à partir de 18h30 d’une lecture de l’artiste Pélagie Gbaguidi, puis d’un dialogue entre les artistes Pélagie Gbaguidi, Perrine Lacroix, et les commissaires Sonia Recasens et Annabelle Ténèze.
Les Abattoirs de Toulouse, en collaboration avec le MUSAC à León en Espagne, réalisent la première exposition importante dans un musée en France de Hessie, artiste restée longtemps en marge du monde de l’art. L’exposition met en lumière la pluralité et la complexité du travail de cette artiste tant mystérieuse qu’inclassable. Hessie, dès la fin des années 1960, se réapproprie la technique de la broderie, traditionnellement artisanale, anonyme et associée au féminin, et développe une œuvre singulière au langage plastique rigoureux, abstrait et subversif qui rentre en résonance tant avec des mouvements artistiques tels que le minimalisme ou le soft art qu’avec les revendications féministes en France.
Visite de l’exposition du Prix AWARE pour les artistes femmes 2018 à l’Hôtel de Soubise – musée des Archives nationales
L’association AWARE organise aux Archives nationales, dans l’Hôtel de Soubise, l’exposition du prix AWARE pour les artistes femmes 2018, réunissant les quatre artistes confirmées et les quatre artistes émergentes nommées au prix. Les duos d’artistes : Marianne Mispelaëre et Tania Mouraud, Mélanie Matranga et Nil Yalter, Julie Béna et Nicola L., Violaine Lochu et Vera Molnar investissent et dialoguent avec l’exceptionnel décor rocaille de Germain Boffrand de l’appartement de la Princesse.
Visite de l’exposition Susan Meiselas. Méditation par Pia Viewing, co-commissaire de l’exposition
La visite est précédée à 15h30 de la projection du film Pictures for a révolution (90 min), à l’auditorium du Jeu de Paume.
Susan Meiselas. Méditation, présentée au Jeu de paume, est une traversée de l’œuvre de Susan Meiselas des années 1970 à nos jours, première rétrospective en France consacrée à la photographe. Membre de l’agence Magnum Photos depuis 1976, sa démarche se fonde sur la pratique du documentaire. Susan Meiselas parcourt le temps et les événements, des images de révolution au Nicaragua, de guerre au Kurdistan, à celles sur l’industrie du sexe aux États-Unis, avec une approche singulière, personnelle, tout en questionnant le rapport qu’entretiennent les images avec leurs contextes de visibilité. Pour cette exposition, elle réalise une nouvelle installation, A Room of Their Own, débutée en 2015, qui aborde le thème de la violence domestique au sein d’un foyer pour femmes.
Image : © Susan Meiselas/ Magnum Photos
Visite de l’exposition Couples modernes avec Elia Biezunski, co-commissaire de l’exposition et Pauline Créteur, chargée de recherche
L’exposition explore le processus créatif généré par les relations amoureuses, passionnées, complexes parfois subversives, qui unissent les artistes avant-gardistes de la première moitié du XXe siècle.
La vie intime et amoureuse des artistes, consubstantielle de la création, transparaît à travers les œuvres destinées à être vues et exposées. Au-delà de cette valeur sentimentale, l’exposition apporte un éclairage essentiel sur l’évolution des mœurs et de la pensée des protagonistes de la modernité et révèle des collaborations méconnues. Des personnalités demeurées dans l’ombre de leur partenaire sont également présentées, dont la dessinatrice Suzanne Malherbe, dite Marcel Moore, compagne de la photographe et auteure Lucy Schwob, dite Claude Cahun, ou encore la pianiste Nelly von Moorsel, épouse du peintre, architecte et théoricien Théo van Doesburg.
Images : Claude Cahun (Lucy Schwob, dit), Self-portrait (reflected image in mirror, checked jacket), 1928, © Jersey Heritage, Jersey / Claude Cahun (Lucy Schwob, dit), Suzanne Malherbe/Marcel Moore, 1928, © Jersey Heritage, Jersey
Visite de l’exposition Mary Cassatt, une impressionniste américaine à Paris au musée Jacquemart-André, avec Laurent Manœuvre, historien de l’art et auteur de Mary Cassatt au cœur de l’impressionnisme (2018)
L’exposition rétrospective Mary Cassatt (1844-1926) du musée Jacquemart-André met à l’honneur l’unique figure féminine américaine du mouvement impressionniste, qui, repérée par Degas au Salon de 1874, a régulièrement exposé par la suite aux côtés du groupe. Considérée de son vivant comme la plus grande artiste américaine, Cassatt a vécu plus de soixante ans en France, avant de tomber dans un certain oubli dans l’hexagone. Cette monographie propose de la redécouvrir à travers une cinquantaine d’œuvres majeures, huiles, pastels, dessins et gravures. Laurent Manœuvre, auteur d’une récente étude monographique sur son œuvre et spécialiste des artistes femmes impressionnistes, conduira la visite.
Image : Mary Cassatt, Petite fille dans un fauteuil bleu, vers 1877-1878, huile sur toile, 89,5 x 129,8 cm, Inv. 1983.1.18, National Gallery of Art, Washington, Collection of Mr. And Mrs. Paul Mellon © Courtesy National Gallery of Art, Washington
Visite de l’exposition Sabine Weiss, Les villes, la rue, l’autre avec Karolina Ziebinska-Lewandowska, commissaire de l’exposition et conservatrice au Cabinet de la photographie du Musée national d'Art moderne - Centre Georges-Pompidou
L’exposition Sabine Weiss, Les villes, la rue, l’autre, présentée au Centre Pompidou, propose une nouvelle lecture de l’œuvre photographique de l’artiste suisse. Couvrant la période de l’après-guerre, de 1945 aux années 1960, elle dévoile une œuvre riche et variée qui se fait le témoin d’un engagement en faveur d’une réconciliation avec le réel. Les photographies de Sabine Weiss entrent en dialogue avec celles de quatre artistes contemporains – Viktoria Binschtok, Paul Graham, Lise Sarfati et Paola Yacoub – travaillant sur la thématique de la rue et de la ville contemporaines. Leurs approches radicalement différentes et la mise en regard des clichés de la photographe avec celle de ses propres archives permettent de poser un regard novateur sur l’œuvre de la dernière représentante du courant de la photographie humaniste.
Image : Sabine Weiss, New York, États-Unis, 1955, épreuve gélatino-argentique, 23,3 x 30,3 cm, Collection Centre Pompidou, Paris, © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Philippe Migeat, Dist. RMN-GP, © Sabine Weiss
Visite de l’exposition Ghada Amer, Dark continent et de l’installation Cactus Painting au CCC OD à Tours avec Élodie Stroecken, commissaire de l’exposition
Le CCC OD met à l’honneur, à travers deux expositions parallèles, les récentes productions new-yorkaises de l’artiste franco-égyptienne Ghada Amer ; une occasion rare de redécouvrir en France le travail de cette artiste incontournable de la scène contemporaine internationale. L’exposition Dark continent présente, dans la galerie noire du centre d’art, une vingtaine d’œuvres : ses toiles brodées qu’elle fait dialoguer avec ses dernières recherches sculpturales dans lesquelles elle explore le métal. Dans la Nef, l’artiste réactive à une échelle monumentale sa Cactus Painting, un jardin intérieur conçu comme une référence détournée et piquante à la grande tradition de la peinture abstraite américaine.
Image : Ghada Amer, Cactus Painting, 1998, projet in situ, théâtre de Sagunto, Espagne, Courtesy Cheim & Read, New York
Visite de l’exposition Les contes cruels de Paula Rego avec Sophie Eloy, responsable de la documentation, de la bibliothèque, des archives et de la recherche au musée de l'Orangerie
L’exposition Les contes cruels de Paula Rego présentée au musée de l’Orangerie met à l’honneur le parcours de l’artiste Paula Rego, unique représentante du groupe de l’École de Londres. Née à Lisbonne en 1935, elle se forme à la Slade School of Arts de Londres, vivant un temps entre le Portugal et le Royaume-Uni, avant de s’installer définitivement dans la capitale britannique. Son œuvre se distingue par une puissance figurative et incisive, habitée par une culture littéraire et visuelle du XIXe siècle. S’inspirant de mannequins, poupées et masques mis en scène dans son atelier, elle peint des personnages ou animaux qu’elle transforme et travestit, donnant ainsi naissance à des saynètes sur de grands formats, où se mêlent réalité et fiction, rêveries et cauchemars. Paula Rego évoque les enjeux sociaux et politiques du monde actuel, notamment la condition féminine ou encore les conventions établies par la société bourgeoise, comme sortis tout droit d’un conte cruel.
Image : Paula Rego, Scavengers, 1994, acrylique sur papier monté sur toile, 120 x 160 cm, collection particulière, Courtesy Marlborough Fine Art, © Paula Rego
Visite de l’exposition Citoyennes paradoxales au Palais du Tau avec Sonia Recasens, commissaire de l’exposition et critique d’art spécialisée en histoire de l’art féministe
Redonner leur place aux artistes femmes dans l’histoire de l’art est aujourd’hui encore un enjeu majeur. Des expositions récentes sont parvenues à attirer l’attention du public sur leur sous-représentation dans les expositions, les collections et les ouvrages d’art. Poursuivant cette dynamique, les trois FRAC de la région Grand Est et le Palais du Tau – Centre des Monuments Nationaux, invitent Sonia Recasens, à concevoir une exposition inédite entièrement consacrée aux artistes femmes des collections du FRAC Alsace, du FRAC Champagne-Ardenne et du 49 Nord 6 Est – FRAC Lorraine. « Citoyennes Paradoxales » présente une sélection d’artistes confirmées, historiques mais aussi émergentes, ou tombées dans l’oubli pour parler de féminisme, de domesticité, de sexualité, d’exil, de domination, de spiritualité… Avec humour, poésie et engagement, photographies, installations, vidéos, dessins, affiches et peintures côtoieront les tapisseries et autres trésors du Palais du Tau.
Image : Lili Reynaud Dewar, Les invisibles, 2007, deux masques en cuir, 70 x 69 cm/70 x 75 cm, Collection FRAC Champagne-Ardenne, Reims, © Lili Reynaud Dewar
Visite de l’exposition Ana Mendieta, Le temps et l’histoire me recouvrent avec une conférencière
Ana Mendieta, Le temps et l’histoire me recouvrent, première exposition muséale de grande envergure consacrée à l’œuvre filmique de l’artiste cubano-américaine, rassemble vingt films et près d’une trentaine de photographies associées. S’appuyant sur des travaux de recherche inédits, l’exposition replace les films de l’artiste de la périphérie au centre de son travail et s’articule autour des thèmes récurrents, tels que la mémoire, l’histoire, la culture, le rituel et le passage du temps, souvent évoqués au travers de la relation du corps et de la terre. Considérée comme l’une des artistes les plus prolifiques et novatrices de la période de l’après-guerre, Ana Mendieta produit un ensemble remarquable d’œuvres. Son travail filmique, moins connu, n’en constitue pas moins un corpus particulièrement impressionnant : 104 films réalisés entre 1971 et 1981 et il lui a conféré le statut de figure incontournable dans le domaine des arts visuels pluridisciplinaire qui a émergé au cours des années 1970 et 1980.
Image : Ana Mendieta, Creek, 1974, film super-8, Courtesy Galerie Lelong & Co, © The Estate of Ana Mendieta Collection, LLC
Visite de l’exposition Joana Vasconcelos, I Want to Break Free avec Estelle Pietzryk, directrice du musée et commissaire de l’exposition, suivie d’une visite de L’Aubette 1928
Agencée à la façon d’un appartement, avec corniches, moquettes et couloirs, la salle d’exposition du MAMCS se transforme, le temps de l’exposition Joana Vasconcelos, I Want to Break Free, en demeure extravagante où les objets se voient dotés de pouvoirs extraordinaires. Ce « home sweet home » propose un parcours qui inclut à la fois des œuvres « iconiques » de l’artiste portugaise marquées par l’esthétique glamour qui a fait sa renommée, ainsi que des pièces beaucoup plus attestant d’une capacité de réinvention constante. Toutes ont en commun d’offrir au visiteur la possibilité de regarder le quotidien autrement et, ce faisant, de le transcender, tant chacune d’elle nous plonge dans un monde alternatif, qu’il soit dérangeant, ludique ou enchanté. Joana Vasconcelos part de l’ordinaire – l’objet de tous les jours, qu’il s’agisse d’un lavabo, de couverts en plastique ou d’un étendoir – pour nous entraîner dans un récit fantasque qui ne laisse aucune place à la fadeur. Avec Joana Vasconcelos, les douches se changent en ouvrages de passementerie baroques brodés de perles, tandis que le dressing de Monsieur s’anime grâce à des ventilateurs ou encore qu’un amas de cheveux prend l’aspect.
Image : Joana Vasconcelos, Material Girl, 2015, crochet en coton fait à la main, tissus, LED, ornements, structure gonflable, ventilateurs, bloc d’alimentation, câbles en acier, 525 x 935 x 2300 cm, collection de l’artiste, Courtesy MAMCS, Strasbourg, © Joana Vasconcelos / Adagp, Paris, 2018
Visite de l’atelier de Sophie Taeuber et Jean Arp à la Fondation Arp, à l’occasion de l’accrochage Arp - Taeuber, artistes en couple, avec Cécile Bargues, historienne de l’art, suivie d’une visite de l’exposition Nous ne sommes pas, nous devenons d’Ariane Loze au centre d’art contemporain Chanot
Fondation d’artiste reconnue d’utilité publique, la Fondation Arp a pour mission de faire vivre l’atelier de Jean Arp et Sophie Taeuber. Cet atelier a la singularité d’abriter les travaux d’un couple d’artistes exceptionnel. Avec Arp – Taeuber, artistes en couple, pour la première fois, la Fondation Arp propose au visiteur de découvrir leurs œuvres sous un angle inhabituel, en faisant émerger, dans un parcours croisé, l’originalité tant de leur œuvre propre que de celle qu’ils ont construit ensemble.
La visite sera menée par Cécile Bargues, historienne de l’art, spécialiste de Dada.
Le centre d’art contemporain Chanot (CACC) présente Nous ne sommes pas, nous devenons, la première exposition personnelle de l’artiste belge Ariane Loze, lauréate du prix départemental du 63e Salon de Montrouge. Dans de savantes réalisations vidéo où elle se met elle-même en scène, Ariane Loze analyse et décortique son matériau premier : l’humain et la construction de soi. À travers les différentes apparences qu’elle prend, elle ne cherche à tromper personne, simplement à explorer une multiplicité de personnalités, les contradictions du quotidien, dans des dialogues interpersonnels qui pourraient tout aussi bien être des dialogues intérieurs.
Image : Vue de l’atelier de Jean Arp et Sophie Taeuber, Clamart, © Fondation Arp
Visite du parcours Une scène française d’un autre genre à la foire Art Paris Art Fair 2019 avec l’équipe AWARE
Les artistes femmes seront à l’honneur de la 21ème édition de la foire Art Paris. En effet, sous le commissariat d’AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 25 projets d’artistes femmes ont été choisis parmi les propositions des galeries participantes. Cette sélection porte un regard subjectif et critique sur la création féminine en France de l’après-guerre à nos jours, déclinée en quatre temps thématiques : abstraction, avant-garde féministe, image et théâtralité.
La visite sera menée par les membres de l’équipe d’AWARE.
Image : © Art Paris Art Fair
Visite de l’exposition Une journée avec Marie Vassilieff à la Villa Vassilieff
La Villa Vassilieff et la Fondation des Artistes s’associent pour rendre hommage à Marie Vassilieff qui installa son atelier au 21 avenue du Maine au début des années 1910 et passa les dernières années de sa vie, de 1953 à 1957, à la Maison nationale des artistes de Nogent-sur- Marne.
C’est sur cette artiste rassembleuse, artiste centrale du Montparnasse de la première moitié du XXe siècle, à l’art méconnu qu’est porté un regard contemporain à travers cette exposition.
La Villa Vassilieff expose la série Le Goubernement de l’artiste Liv Schulman réalisée dans le cadre de la bourse de recherche ADAGP-Villa Vassilieff, qui met à mal les narrations officielles et propose une nouvelle histoire de l’art féministe qui se permet toutes les libertés, jusqu’à l’absurde.
Image : Marie Vassilieff et Jean Börlin costumés pour le Bal Olympique, 1924, collection Claude Bernès, © Photo : Isabey, droits réservés
Visite de l'exposition Eve Arnold, Abigail Heyman, Susan Meiselas - Unretouched Women aux Rencontres d'Arles
Au milieu des années 1970, alors que le féminisme connaît un élan sans précédent aux États-Unis, les trois photographes américaines Eve Arnold, Abigail Heyman et Susan Meiselas publient chacune un livre d’un genre nouveau (Growing up Female, The Unretouched Woman, Carnival Strippers). Associant témoignages et images, elles offrent un regard inédit sur la vie des femmes dans le monde du travail et l’existence quotidienne, jusque dans leur intimité. Ces trois photographes imposent leur signature et expérimentent grâce à la forme du livre. Toutes mettent les femmes à l’épreuve de l’image photographique, contournant les clichés pour dessiner des représentations alternatives. L’exposition dévoile l’élaboration singulière de leurs ouvrages à partir des maquettes et des planches-contacts.
Visite par la commissaire de l’exposition Clara Bouveresse, lauréate de la Bourse de recherche curatoriale des Rencontres d’Arles.
Image : Couverture du livre d’Eve Arnold, The Unretouched Woman, New York, Knopf, 1976, © Eve Arnold /Magnum Photos
Visite du parcours Femmes, art et pouvoir au musée d'Orsay avec Sabine Cazenave, conservatrice en chef, département des peintures au musée d’Orsay
L’histoire des femmes artistes a longtemps été une histoire silencieuse du fait des conditions de production et de diffusion de leurs oeuvres qui ont pesé sur leur visibilité et la reconnaissance par leurs pairs. A l’occasion de l’exposition consacrée à Berthe Morisot, le musée d’Orsay se saisit de ce sujet en organisant un parcours spécifique dans ses collections permanentes.
Quelle place occupent les femmes dans ce grand récit de la modernité naissante ? Comment ont-elles contribué à l’élaboration du champ artistique et créatif ? Femmes artistes, critiques d’art, collectionneuses, conservatrices, donatrices, mécènes… C’est plus d’une trentaine de figures de femmes créatrices qui émergent au fil d’un parcours d’une centaine d’œuvres, toutes techniques confondues. Le musée espère ainsi à son tour contribuer à un changement de perspective majeur dans l’histoire de l’art en s’associant au travail accompli par le Musée national d’Art moderne pour le XXe siècle et par l’association AWARE (Archives of Women Artists, Research and Exhibitions).
La visite sera conduite par Sabine Cazenave, conservatrice en chef, département des peintures du musée d’Orsay.
Image : Cecilia Beaux, Sita et Sarita ou jeune fille au chat, 1893-1894, RF1980-60. Localisation : Paris, musée d’Orsay. © Photo: RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / René-Gabriel Ojéda. Service presse/ Musée d’Orsay.
Visite nocturne de l'exposition Tumulte à Higienópolis de Katinka Bock à la Lafayette Anticipations - Fondation d'entreprise Galeries Lafayette
Les sculptures, les actions performatives ou les installations de Katinka Bock sont toujours le résultat d’une expérience liée à un lieu spécifique dont elle aurait sondé les conditions physiques et matérielles tout en explorant leur dimension historique, politique et sociale.
Son intérêt pour la mesure et le lieu se traduit dans la formulation d’hypothèses préalables au travail de sculpture, par des questionnements sur l’idée a priori du lieu, sur sa persistance dans le temps ou son changement en fonction du vécu.
Le travail de Katinka Bock a fait l’objet de nombreuses expositions institutionnelles à l’international mais de manière surprenante jamais à Paris, ville qu’elle habite pourtant depuis plusieurs décennies. La restauration d’un bâtiment à Hanovre offre une occasion inattendue de concevoir avec Katinka Bock un projet original et spectaculaire dans tous les espaces de Lafayette Anticipations.
Image : © Katinka Bock
Visite de l'exposition Käthe Kollwitz - « Je veux agir dans ce temps » au musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg
En partenariat avec le Käthe Kollwitz Museum Köln, le Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS) organise la première rétrospective française consacrée à l’artiste allemande Käthe Kollwitz (1867-1945). Témoin des crises politiques et sociales de son temps et auteure d’une œuvre marquée par son pacifisme, Käthe Kollwitz est ici montrée comme une artiste complète (graveuse, dessinatrice et sculptrice) dont le réalisme expressif influencera son époque et au-delà. Se présentant elle-même comme une artiste engagée, Käthe Kollwitz aura retenu comme sujets de prédilection les grands drames qui traversent son époque, n’hésitant pas à inclure des éléments personnels dans son art. Cette vaste rétrospective (600 m², 170 œuvres) vient porter à la connaissance du public une œuvre qui passe de l’autobiographie à l’universel en traitant de thèmes tels que l’amour maternel, les conflits sociaux, la Grande Guerre, la mort ou le deuil. Réunissant ses cycles gravés les plus connus (La Révolte des Tisserands, La Guerre des Paysans), des dessins et des œuvres graphiques ainsi que de nombreux autoportraits, l’exposition met en lumière le trait expressif, parfois poignant, si particulier de Käthe Kollwitz.
Commissariat : Hannelore Fischer, directrice du Kollwitz Museum Köln et Alexandra von dem Knesebeck, historienne de l’art et spécialiste de Käthe Kollwitz, auteure du catalogue raisonné des gravures.
Image : Käthe Kollwitz, Les Mères, feuillet 6 de la série Guerre, 1921–22, gravure sur bois, Kn 176 © Käthe Kollwitz Museum Köln
Visite de l'exposition Lubaina Himid. Naming the Money au CAPC de Bordeaux
Le travail de Lubaina Himid, figure emblématique du British Black Art, est habité par la diaspora africaine, dont l’artiste questionne l’invisibilité dans les champs social, politique et artistique à travers l’histoire. Le CAPC de Bordeaux consacre une exposition à cette artiste britannique incontournable, née en 1954 à Zanzibar et qui a remporté le Turner Prize en 2017. C’est une occasion exceptionnelle de découvrir ou redécouvrir l’œuvre Naming the Money (2004), qui a récemment intégré la collection du Musée international de l’esclavage de Liverpool. Cette installation met en scène des figures d’esclaves, issues de peintures européennes des XVIIe et XVIIIe siècles où ils servaient de symbole de richesse et de faire-valoir auprès de leurs maîtres. Animée par une bande sonore, cette foule raconte les identités à l’épreuve du déplacement, rendant à ces personnes leurs noms et leurs métiers, une présence. Elle entre en dialogue avec un ensemble de toiles abstraites de Lubaina Himid, extraites de la série Zanzibar, que l’artiste a consacrée en 1999 à son île natale. À partir d’un regard critique porté sur l’histoire de l’art, ces œuvres recèlent de fortes résonances politiques, en particulier dans le cadre du CAPC, installé dans un bâtiment lié au commerce colonial.
Commissariat : Alice Motard, commissaire en chef du CAPC, musée d’art contemporain de Bordeaux
Image : Lubaina Himid, Naming the Money, 2004. Vue de l’exposition Navigation Charts, Spike Island, Bristol, 2017, Courtesy de l’artiste, Hollybush Gardens, Londres et National Museums Liverpool: International Slavery Museum, © Photo : Stuart Whipps
Visite de l'exposition Barbara Hepworth au musée Rodin par Catherine Chevillot
Le musée Rodin met à l’honneur Barbara Hepworth (1903-1975), figure majeure de la sculpture britannique du XXe siècle. L’exposition présente des sculptures, peintures et dessins de l’artiste et révèle ses liens historiques avec le musée, parmi les rares lieux français à avoir présenté son travail de son vivant. C’est l’occasion pour le public de redécouvrir cette créatrice encore peu connue en France. Confrontée aux bombardements de Londres, Barbara Hepworth proposait à travers son œuvre un contrepoint à la barbarie de la Seconde Guerre mondiale, tendant à exprimer « un peu de la vision abstraite et universelle de la beauté ». L’artiste a développé une sculpture abstraite aux formes organiques inspirées par la contemplation de la nature et qui, travaillée en taille directe, résulte d’une implication physique forte et d’un rapport particulier avec le matériau dont attestent des documents issus de son atelier également exposés au musée Rodin.
Commissariat : Catherine Chevillot, conservateur général, directrice du musée Rodin et Sara Matson, conservateur à la Tate St Ives
Image : Barbara Hepworth, Three forms, 1935, marbre Serravezza sur socle en marbre, 21 x 53,2 x 34,3 cm, © Photo : Tate
Visite des expositions Katrin Koskaru et Ran Zhang à L'ahah par Marie Cantos et Doria Tichit
Structure alternative proposant un accompagnement personnalisé aux artistes, L’ahah met à l’honneur les artistes Ran Zhang et Katrin Koskaru dans deux expositions proposant chacune à leur manière une exploration plastique des limites du visible.
Recourant à l’agrandissement microscopique et à diverses techniques graphiques et photographiques, Ran Zhang déjoue l’idée que l’on se fait de l’image d’un objet pour en explorer le processus de création. Dans sa dernière série, elle s’intéresse à l’infiniment petit et aux représentations des molécules, issues d’un travail de modélisation et donnant lieu à une esthétique particulière, non dénuée de poésie.
Sensible à l’atmosphère régnant dans certains paysages marqués par la violence et le pouvoir, Katrin Koskaru procède par abstraction pour essayer de communiquer l’invisible. Elle a collecté des images liées à l’actualité militaire et les a transposées en peinture en procédant par effacement pour répondre à la saturation autant qu’à la perte d’information. Les dernières œuvres de l’artiste introduisent un rapport inédit à l’espace, en écho à son intérêt pour l’architecture.
Image : Katrin Koskaru