Interfaces, cat. expo., Tel Aviv Museum of Art, Tel Aviv (2002), Tel Aviv, Tel Aviv Museum of Art, 2002
→Ardenne Paul, « Miri Segal : jeux optiques troubles », Art Press, 2006
Interfaces, Tel Aviv Museum of Art, Tel Aviv, 2002
→Bon voyage, galerie Kamel Mennour, Paris, 2006
Artiste multimédia israélienne.
Depuis la fin des années 1990, Miri Segal élabore des installations vidéo, des photographies et des objets, qui engagent le spectateur dans un processus de remise en question de ce qui lui est donné à voir. Avant de poursuivre une formation en arts visuels à l’Art Institute de San Francisco, elle obtient à l’université de Jérusalem un doctorat en mathématiques, discipline dont elle a hérité le goût pour les mécanismes de la perception et la construction des illusions qui stimulent les sens. Au moyen de projections vidéo, de jeux de miroirs et d’expérimentations physiques, elle construit des espaces théâtralisés, souvent empreints de sensualité. Ses premiers travaux intègrent un principe d’interactivité qui immerge le spectateur dans l’œuvre. Ainsi, son médium privilégié est moins la vidéo que l’image projetée, qui donne une présence physique aux images et permet d’intégrer le corps de l’observateur au cœur du champ de projection. Ses dispositifs sont inédits : The Circus of the Beautiful Hours (« Place de la bonne heure », 2005) est une installation à spectateur unique, où le siège et le projecteur opèrent une révolution sur eux-mêmes ; dans Downcast, Autumn Dale (« Yeux baissés, vallée de l’automne », 2004), une flaque d’eau fait office d’écran ; Beam From Between Your Eyes (« Rayon entre vos yeux », 2008) est une projection étirée de biais, dont l’image ne se reconstruit par anamorphose qu’à un seul point précis de la salle.
À partir de la fin des années 2000, l’artiste entame une exploration du monde virtuel. En 2007, elle réalise le documentaire BRB, tourné dans le jeu en réseau Second Life, et qui montre le parcours de l’avatar de l’artiste au travers de ces paysages numériques, où elle crée son propre espace d’exposition. En 2010, elle fonde avec Or Even Tov, la société fictive Gooble Inc., pastiche de Google, et imagine un ordinateur, le Gmind, qui, fixé sur le crâne, fonctionne directement à partir des pensées de son utilisateur. À la manière de ses premières installations, cette fiction aux accents de réel offre une réalité augmentée, qui vient se superposer à la perception sensorielle concrète. Le travail de Segal a été montré dans de nombreuses expositions collectives et lors d’expositions individuelles au Museum of Modern Art PS 1 à New York, au Museum of Art et à la Dvir Gallery à Tel-Aviv, à la Lisson Gallery à Londres et à la galerie parisienne Kamel Mennour.