Cordero Reiman, Karen, Mónica Mayer: sí tiene dudas… pregunte: una exposición retrocolectiva, Mexico, MUAC – Museo Universitario Arte Contemporáneo, Universidad Nacional Autónoma de México, 2016
→Mayer, Mónica, « ¡Madres! » in The M Word. Real Mothers in Contemporary Art, edited by Myrel Chernick and Jennie Klein, Bradford, Demeter, 2011
→Barbosa Sánchez, Araceli, Arte feminista en los ochenta en México. Una perspectiva de género, México City, Casa Juan Pablos ; Cuernavaca, Universidad Autónoma del Estado de Morelos, 2008
Polvo de Gallina Negra. Mal de ojo y otras recetas femenistas, Centro Nacional de Arte Contemporano, Chili, janvier – avril 2022
→¡Madres! Madre por un día, programme télévisé Nuestro mundo, août 1987
→Carta a mi madre, Museo de Arte Carrillo Gil, Mexico, octubre – novembre 1987
→Las mujeres artistas mexicanas o Se solicita esposa, série de 35 conférences sur 35 sites différents, Mexique, 1984
Collectif artistique féministe mexicain.
Fondé en 1983, Polvo de Gallina Negra est le premier collectif féministe autoproclamé au Mexique. Au cours de ses dix années d’existence, le groupe conçoit nombre d’œuvres innovantes publiques et interactives qui font usage de la performance et de l’intervention médiatique pour mettre à mal les systèmes patriarcaux et tenter d’améliorer la condition des femmes dans l’art et dans la société. Les artistes Mónica Mayer (1954-) et Maris Bustamante (1949-) se rencontrent à Mexico lors de l’exposition Salon 77/78 : Nuevas tendencias (Museo de Arte Moderno), où la première expose son œuvre désormais célèbre El Tendedero [La Corde à linge]. M. Mayer avait fait partie du mouvement de lutte pour les droits des femmes et avait étudié les pratiques artistiques féministes pendant deux ans au sein du Feminist Studio Workshop (Los Angeles), tandis que M. Bustamante était membre fondatrice du très engagé collectif artistique expérimental No Grupo (1977-1983). Le groupe incluait initialement la photographe Herminia Dosal (1945-), qui s’en éloigne néanmoins après leur première performance publique.
Le nom « Polvo de Gallina Negra », qui signifie « poudre de poule noire », fait référence à un remède traditionnel censé protéger du mauvais œil, sort que les artistes s’attendent à recevoir à cause du contenu féministe de leur travail. Le collectif détermine trois objectifs clés à atteindre : « (1) Analyser la représentation des femmes dans l’art et les médias, (2) étudier et encourager la participation des femmes dans le monde de l’art, (3) créer des images fondées sur notre expérience en tant que femmes au sein du système patriarcal, dans une perspective féministe et dans le but de transformer l’environnement visuel et, ainsi, de modifier le monde réel. » Dans leur première performance, intitulée EL RESPETO AL DERECHO AL CUERPO AJENO ES LA PAZ [La paix, c’est le respect du droit du corps des autres, 1983] et qui a lieu lors d’une manifestation contre les violences faites aux femmes à Mexico, elles préparent une potion destinée à jeter un mauvais sort aux violeurs. Peu après, elles se lancent dans une tournée de conférences-performances intitulées MUJERES ARTISTAS O SE SOLICITA ESPOSA [Femmes artistes ou recherche épouse], qu’elles présentent dans plus de trente institutions mexicaines au cours de l’année 1984. Ces performances, qui mettent en scène les œuvres de femmes artistes modernes et contemporaines, déclenchent des débats animés avec les participant·e·s sur les problématiques féministes de l’époque.
L’œuvre la plus connue du collectif, ¡MADRES! [Mères !], qui s’étend des années 1983 à 1990, est constituée d’une multitude d’interventions artistiques fondées sur le sujet de la maternité dans la société mexicaine. À travers celles-ci, en jouant sur leur expérience de mères et avec l’humour qui les caractérise, les artistes entrent en contact avec un large public, à la fois dans la rue et à la télévision. Dans Madre por un día [Mère d’un jour, 1987], elles participent à l’émission populaire Nuestro mundo pour parler de l’art féministe et des stéréotypes liés à la maternité et déguisent pour l’occasion le présentateur, Guillermo Ochoa, en femme enceinte. Elles utilisent ce type de performance à haute visibilité (l’émission est regardée par près de 200 millions de personnes) pour promouvoir Carta a mi madre (1987), une exposition participative sur le même thème présentée au Museo de Arte Carrillo Gil à Mexico. Elles poursuivent cette exploration des thématiques maternelles et féministes dans plusieurs autres performances au sein de structures pédagogiques, de musées et dans l’espace public à Mexico, jusqu’à la dissolution du collectif et leur investissement dans d’autres projets. Leur influence reste palpable à ce jour dans les œuvres des nouvelles générations d’artistes féministes mexicaines.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2022