Agnes Denes, el concepto hecho forma, obras, 1970-1990, cat. expo., Anselmo Alvarez Galeria de Arte, Madrid (5 novembre – 29 novembre 1990), Madrid, lmo Alvarez Galeria de Arte, 1990
→Hartz Jil, Hoobs Robert Carleton, Leavitt Thomas W., Agnes Denes, Ithaca, Herbert F. Johnson Museum of Art, Cornell University, 1992
Three directions : Agnes Denes, Channa Horwitz, Joyce Cutler Shaw, Newport Harbor Art Musuem, Newport Beach, 23 octobre – 28 novembre 1976
→Agnes Denes: Projects for Public Places-A Retrospective, Chelsea Museum, New York, 2004
→Agnes Denes, Works 1969-2013, Frac Champagne-Ardenne, Reims, 23 novembre 2013 – 9 mars 2014
Artiste multimédia états-unienne.
Poétesse et peintre d’origine hongroise dans la première partie de sa vie, Agnes Denes fait ses études à la New School et à l’université Columbia de New York, puis se tourne vers l’art conceptuel et l’intervention directe sur l’environnement, qui apparaît comme un aboutissement. Elle s’inscrit dans le courant du land art alors émergent aux États-Unis, auquel elle adjoint une pensée philosophique complexe, reposant sur un cycle à maintenir et/ou à rétablir par l’art, entre l’ordre et le chaos. Loin de s’en tenir à des gestes esthétiques grandioses comme certains de ses collègues américains, A. Denes pousse à son terme la logique du land art : elle modifie en profondeur l’environnement, urbain ou naturel, sur une grande échelle. Son originalité consiste à investir le champ du politique, de l’économique et du social par des actions concertées. À la fin des années 1960, elle commence à créer des installations, qu’elle présente sous forme de textes ; mélanges de réflexions philosophiques et de descriptions de projets artistiques, ces écrits illustrant son travail tridimensionnel forment un ensemble de quatre livres, dont un catalogue de ses cartes projetées, intitulé Isometric Systems in Isotropic Space (1979).
Sa première intervention directe dans la nature, Rice/ Tree/Burial [riz, arbre, funérailles], se déroule entre 1977 et 1979 : elle comprend la plantation d’un champ de riz – symbolise de la vie –, l’enchaînement d’un groupe d’arbres – évocation de l’interférence de l’homme dans la nature –, et enfin l’enterrement de l’un des propres poèmes. Parmi ses projets les plus connus et que l’actualité a remis en lumière figure Wheatfield, a Confrontation [champ de blé, une confrontation, 1982], situé dans une parcelle libre du World Trade Center : l’artiste négocie le droit d’y faire pousser puis de récolter du blé, occupant de manière incongrue et pendant quatre mois ce champ en pleine ville, estimé à l’époque à 4,5 milliards de dollars. La récolte sera montrée dans l’exposition The International Art Show for the End of World Hunger (1990), qui voyagera dans 28 villes, avant d’être réensemencée dans différents endroits du monde, le foin étant donné aux chevaux de la police de New York City. A. Denes a participé à la Documenta 6 de Cassel (1977) et son œuvre a fait l’objet d’une importante exposition monographique à l’université Cornell (Ithaca) en 1992.