Alison Watt, Phantom, National Gallery, Londres, 12 mars – 22 juin 2008
→Shift, Scottish National Gallery of Modern Art, Édimbourg, 2000
Peintre britannique.
À l’âge de 7 ans, cette enfant de peintre a l’esprit frappé par un tableau : le portrait de Mme Moitessier d’Ingres (1856). Diplômée de la Glasgow School of Art en 1988, Alison Watt remporte, l’année précédente, le John Player Portrait Award et obtient la commande d’un portrait de la reine-mère Élizabeth, qui sera intégré dans la collection de la National Portrait Gallery. Ses premières huiles sur toile sont essentiellement figuratives : des portraits ou des nus féminins dans des décors clairs et lumineux. C’est à l’occasion d’une exposition en 1997, à la Fruitmaker Gallery d’Édimbourg, qu’elle commence à accorder une place particulière à la représentation du tissu dans son travail. A. Watt conçoit des tableaux de grand format, qu’elle peint seule, sur des échafaudages. Sa couleur de prédilection est le blanc, dans lequel elle distille des pigments ocre, sienne, vermillon, gris, noirs, pour produire des drapés d’une plasticité presque sculpturale au modelé réaliste. Ses toiles montrent des tissus tantôt lourds ou légers, froissés, noués, suspendus, dont les plis sensuels évoquent parfois des formes anatomiques, comme des sexes féminins inspirés de L’Origine du monde (1866) de Gustave Courbet. Elle exploite la puissance suggestive du drapé, qui rappelle pudiquement la présence ou l’absence d’un corps, les draps d’un lit abandonné, le plissé d’une robe, ou encore le périzonium du Christ.