Schaub-Koch Émile, L’Œuvre d’Anna Hyatt-Huntington, Paris, Messein, 1949
→Eden Myrna G., Energy and individuality in the art of Anna Huntington, sculptor and Amy Beach, composer, Metuchen, N.J., Scarecrow Press, 1987
Goddess, Heroine, Beast: Anna Hyatt Huntington’s New York Sculpture, 1902–1936, Miriam and Ira D. Wallach Art Gallery, Columbia University, 22 janvier – 15 mars 2014
Sculptrice états-unienne.
Fille d’un professeur de paléontologie et de zoologie de Harvard et d’une peintre de paysage, sœur d’une sculptrice, Anna Vaughn Hyatt s’intéresse précocement à la sculpture animalière. Elle étudie brièvement à l’Art Students League de New York. Ses bronzes naturalistes tendent à restituer aux animaux domestiques et sauvages – chevaux, chiens, cerfs, ours, singes, saisis dans la lutte ou dans le jeu – une profondeur psychologique campée par une attitude physique : ils lui permettent de se faire rapidement un nom. Son travail, conforme aux canons du genre, est d’une précision anatomique impeccable, appuyée sur de très nombreux dessins préparatoires. L’artiste s’autorise pourtant un léger schématisme formel, perceptible par exemple dans Reaching Jaguar [« Jaguar s’étirant », 1906-1907]. En 1910, elle expose au Salon de Paris son œuvre la plus connue, Joan of Arc [« Jeanne d’Arc»], la première sculpture équestre monumentale réalisée par une femme, et recueille une mention honorable.
En 1915 sera inaugurée à New York une version monumentale de sa statue pour Riverside Drive à New York. La sculptrice déclinera le genre dans un style tantôt héroïque (Cid Campeador, 1927), tantôt pathétique (Don Quixote, 1947). Au regard de la place symbolique que la fusion d’une statue équestre monumentale occupe encore dans le monde de la sculpture, l’ouvrage représente un défi tout à fait remarquable. Les commandes abondent, et son art l’enrichit considérablement. En 1923, elle épouse le philanthrope Archer Milton Huntington. Le jardin de leur propriété en Caroline du Sud est conçu comme un musée de sculptures à ciel ouvert, où l’artiste, devenue mécène, expose, outre les siennes, les œuvres de plus de 200 sculpteurs américains. Au même moment, l’American Academy of Arts and Letters, dont elle est la seule femme sculptrice, lui rend hommage en 1936 en exposant, à New York, 170 de ses œuvres. Malgré des problèmes de santé, elle restera toujours prolifique, sculptant notamment l’aluminium, un matériau jusqu’alors peu usité.