Après des études secondaires à Brive, Annie Vacher Cohen a obtenu une maîtrise d’histoire du cinéma (1973) et une agrégation d’arts plastiques (1976) à Paris, et a été professeure d’arts plastiques. Sa création est d’abord une errance, dans des lieux « où affleure l’histoire » et où elle collecte des matériaux, éclats de verre, pierres, morceaux de fer, de bois, de béton, poussières, écailles de peinture : autant de traces ou reliques qu’elle assemble pour évoquer des personnes, des événements dont l’histoire résonne en elle. Son travail sur l’abbaye de Port Royal et sur les femmes qui, d’Angélique Arnauld à Marie de Sévigné, en ont fait un lieu de résistance à l’Église et à la monarchie, en est un exemple très achevé. Pour ses œuvres, entre tableaux et sculptures, elle prend aussi pour thèmes des femmes qui écrivent et/ou qui luttent (Olympe de Gouges, Marguerite Duras, Virginia Woolf), ou encore des héroïnes comme Bérénice, des mythes comme la chute d’Icare, des lieux naturels ou très construits et historiques (Versailles).

Elle inclut souvent des signes de son implication charnelle, cheveux et même traces de sang. A. Vacher Cohen a donné des expositions personnelles à Paris (Des lieux et des femmes, textures en éclats, espace-galerie des femmes, 2012 ; La Peau des murs, espace de L’Harmattan, 2005) ou à Magny-les-Hameaux (À fleur de pierre, musée national de Port-Royal des Champs, 2009). Elle vit et travaille à Saint-Cyr-l’École, en France.