Juncosa Enrique (dir.), Cecily Brown, cat. exp., Museo Nacional de Arte Reina Sofia, Madrid (13 juillet – 12 septembre 2004), Madrid, Museo Nacional de Arte Reina Sofia, 2004
→Cotter Suzanne & Swain Miria (dir.), Cecily Brown : paintings, cat. exp., Modern Art Oxford, Oxford (28 juin – 28 août 2005), Oxford, Modern Art Oxford, 2005
→Ashton Dore, Cecily Brown, New York, Rizzoli, 2008
Cecily Brown, Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington, 14 novembre 2002 – 2 mars 2003
→Cecily Brown: based on a true story, Kestnergesellschaft, Hanovre, 3 septembre – 7 novembre 2010 ; Museum of Contemporary Art, La Haye, 20 novembre 2010 – 7 novembre 2011
→Cecily Brown, Galleria Civica d’Arte Moderna e Contemporanea, Turin, 17 octobre – 1er février 2015
Peintre britannique.
Fille de l’écrivain et critique d’art David Sylvester, Cecily Brown est diplômée en 1993 de la Slade School of Fine Arts à Londres et travaille à New York dès 1994. Comme Jenny Saville, elle est l’une des figures actives du renouveau de la peinture de la fin des années 1990. En 1997-1998, elle se fait remarquer par une série de tableaux explicitement érotiques (dont Guys and Dolls [« Mecs et nanas »]). Le sujet est brutal, comme la matière elle-même jetée fougueusement sur la toile. La facture est à la fois épaisse et liquide, donnant l’impression que la scène est prise dans une coulée de lave dans laquelle le sujet se laisse difficilement distinguer. L’acte sexuel, exposé parfois jusqu’à la pornographie, reste son sujet de prédilection, traité dans une rhétorique expressionniste : gestualité, spontanéité apparente, déformations des figures prises dans une matière qui les domine et les distord. On pense notamment aux femmes que Willem de Kooning a réalisées dans les années 1950, mais aussi à des artistes comme Leon Kossoff et Frank Auerbach. Cependant, à la différence de ceux-ci, C. Brown introduit des couleurs suaves, des roses et du bleu turquoise notamment, qui font basculer ses œuvres vers le kitsch. Les titres ajoutent volontiers une touche d’humour cynique, comme Confessions of a Window Cleaner (« Confessions d’un laveur de vitres », 2000).
Si l’acte sexuel est parfois explicitement évoqué (Sweetie, 2001), on a aussi parfois affaire à un magma organique convoquant autant Éros que Thanatos (Suddenly Last Summer [« Soudain l’été dernier »], 1999). Certaines œuvres ancrent leur iconographie dans l’histoire de l’art (Bacchanal, 2001). Cette peinture exubérante et crue, faite de replis et de dégoulinades, inspirant volontiers le dégoût, connaît un succès immédiat. Après une exposition à la galerie Deitch Projects (New York, 1997), l’artiste expose dès 2000 à la galerie new-yorkaise Gagosian, où elle bénéficie dès lors d’expositions régulières. Certaines institutions lui ont aussi réservé des expositions personnelles, comme le Museum of Fine Arts de Boston, en 2006.