Quirmbach Yvonne (dir.), Cosima von Bonin : 2 Positionen auf einmal = Cosima von Bonin : 2 positions at once, cat. expo., Kölnischen Kunstverein, Cologne (30 octobre 2004 – 16 janvier 2005), Cologne, W. König, 2004
→Schafhausen Nicolaus (dir.), Cosima von Bonin, cat. expo., Witte De With, Rotterdam (10 octobre 2010 – 9 janvier 2011), Rotterdam, Witte De With, Center for Contemporary Art, 2010
→Goldstein Ann (dir.), Cosima von Bonin, Roger and Out, cat. expo., MOCA, Los Angeles (16 septembre 2007 – 7 janvier 2008), Cologne, König, 2007
Cosima Von Bonin: Roger and Out, MOCA, Los Angeles, septembre 2007 – janvier 2008
→Cosima Von Bonin: Character Appropriation, Kemper Art Museum, Saint Louis, 6 mai – 1er août 2011
→Hippies Use Side Door, MUMOK, Vienne, 4 octobre 2014 – 18 janvier 2015
Plasticienne allemande.
Issue de la génération post-(Martin) Kippenberger, Cosima von Bonin compte aujourd’hui parmi les artistes les plus prolifiques et influentes en Allemagne, et emprunte à son prestigieux prédécesseur ses stratégies d’hyperproductivité, de perturbation, de transgression, d’ironie vis-à-vis des conventions de l’art, comme de celles des combats idéologiques des années 1970 – le féminisme en premier lieu. Elle s’est d’abord distinguée par ses multiples collaborations avec d’autres créateurs, musiciens ou théoriciens, cherchant ainsi à étendre le domaine réservé de l’artiste à celui de producteur, curateur, critique ou disc-jockey. Il n’est pas rare qu’elle se serve de l’invitation d’une galerie ou d’un musée pour déléguer sa présence, comme au Kunstverein Braunschweig, où elle profite de l’occasion pour exposer l’œuvre de l’artiste new-yorkais Nils Norman. Usant, dès le début des années 1990, de sources et de références variées comme de tous les médiums possibles, son travail investit des écarts, des interrelations alors peu explorées entre les formes, les outils de communication, les moyens de diffusion et de promotion de l’art. Les textes, les catalogues et autres instruments de médiation deviennent chez elle de véritables supports de création, de production de discours, une manière de subvertir le goût bourgeois en matière d’art, le fétichisme de l’objet.
À l’instar de Rosemarie Trockel, C. von Bonin travaille la laine, le textile, à partir de principes de recouvrement, transferts et collages. Les peintures en tissus, International Wool Exchange (2003) et Crude Cuisine (Loop # 1) (2003), sont issues de photographies de tabloïds du prince Charles et de Camilla Parker Bowles. Proche de Blinky Palermo ou Sigmar Polke, C. von Bonin joue, à différents niveaux de ces déplacements d’images et de sens, des stéréotypes des beaux-arts, comme de ceux du décoratif. Après sa contribution remarquable à la Documenta 12 de Kassel en 2007, elle bénéficie d’une grande exposition personnelle, en collaboration avec le musicien Moritz von Oswald, au Kunsthaus Bregenz en 2010, qui donne la mesure de son œuvre, emblématique de l’époque. Sous le titre mélancolique The Fatigue Empire, l’espace est peuplé par une armée de peluches, créatures traversées par des sensations de paresse, de détente, des moments de loisir et de mort.