Trouard Dawn, Eudora Welty, eye of the storyteller, Kent, The Kent State university press, 1989
→Bloom Harold, Eudora Welty, New York, Chelsea House Publishers, 2007
→Eudora Welty, whiteness and race, Athens, University of Georgia Press, 2013
Eudora Welty, Mississippi State Historical Museum, Jackson, 1977
→Eudora Welty in New York, Photographs from the 1930s, Museum of the City of New York, New York, 7 novembre 2008 – 16 février 2009
Photographe et écrivaine états-unienne.
Formée à l’université du Mississippi, à l’université du Wisconsin en littérature anglaise, puis à l’université Columbia en publicité, Eudora Alice Welty travaille pour la radio puis, dans les années 1930, pour la Works Progress Administration, pour laquelle elle parcourt le Mississippi marqué par la Dépression en photographiant des gens de toutes les origines et de tous les milieux sociaux. Exposées à New York, ses photos sont publiées dans deux recueils : One Time, One Place (1971) et Photographs (1989). Elles révèlent la sensibilité de son regard, sa profonde empathie, ainsi que son apprentissage de la perspective et du cadrage, qu’elle transpose avec succès dans sa fiction. E. Welty se distingue par la finesse de sa réceptivité à la langue orale et à l’atmosphère du Sud, toile de fond de presque toute son œuvre. Ses recueils de nouvelles témoignent d’une grande maîtrise technique : L’Homme pétrifié (1941), Le Chapeau violet (1943), Les Pommes d’or (1949), La Mariée de l’Innisfallen (1955). D’abord réticente, elle s’essaye à la forme romanesque avec brio : Le Brigand bien-aimé (1942), Mariage au Delta (1946), Oncle Daniel le Généreux (1954), Losing Battles [défaites, 1970], et enfin La Fille de l’optimiste (1972). Ses livres établissent sa réputation littéraire et lui valent l’admiration d’augustes confrères tels que W. Faulkner. Essayiste à l’art consommé, E. Welty écrit également des articles critiques sur les auteurs qui l’inspirent et sur le processus de création littéraire.
En 1983, elle donne trois conférences à l’université Harvard, qui constituent la trame de son autobiographie Les Débuts d’un écrivain (1984). Elle déclare : « Ma carrière d’écrivain est issue d’une vie protégée. Mais protégée ne signifie pas dépourvue d’audace. Car il est vrai que toute audace sérieuse commence à l’intérieur de soi. » C’est ainsi qu’elle choisit de prendre des risques stylistiques et qu’elle adopte une écriture audacieuse qui reflète les bouleversements sociaux, politiques et culturels de son siècle, mais de manière « oblique », car elle refuse toute forme de militantisme littéraire. E. Welty se voit décerner de prestigieuses récompenses, telles que l’American Book Award, le prix Pulitzer pour La Fille de l’optimiste et la Légion d’honneur française, en 1996. Elle est le premier écrivain à entrer de son vivant dans l’illustre collection de la Library of America.