Wix Linney (dir.), Through a narrow window : Friedl Dicker-Brandeis and her Terezín students, cat. exp., University of New Mexico, Art Museum, Mexico (28 janvier – 13 mars 2011), Mexico, University of New Mexico/Art Museum, 2011
→Makarova Elena, Friedl Dicker-Brandeis, Vienna 1898-Auschwitz 1944: The Artist who Inspired the Children’s Drawings of Terezin, Los Angeles, Tallfallow/Every Picture Press, 2001
→Makarova Elena (dir.), Friedl Dicker-Brandeis : Vienne 1898 – Auschwitz 1944, cat. expo., Palais Harrach, Vienne ; Landesmuseum, Graz ; musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, Paris (1999-2001), Paris, Somogy/Musée d’Art et d’Histoire du judaïsme/Simon Wiesenthal Center, 2000
Through a narrow window : Friedl Dicker-Brandeis and her Terezín students, University of New Mexico, Art Museum, Mexico, 28 janvier – 13 mars 2011
→Friedl Dicker-Brandeis : Vienne 1898 – Auschwitz 1944, Palais Harrach, Vienne ; Landesmuseum, Graz ; Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris, 1999-2001
Peintre autrichienne.
Née dans une famille modeste, Friedl Dicker est âgée de 4 ans lorsque sa mère meurt. Son œuvre foisonnante, polymorphe, encore mal connue, a été occultée par son action pédagogique auprès des enfants du camp de Terezín. Elle illustre pleinement l’aspiration des femmes des avant-gardes à aborder tous les domaines de la création, et leur volonté, par l’entremise du quotidien, de transformer le monde. Formée de 1919 à 1923 au Bauhaus de Weimar, où elle rejoint Johannes Itten, son professeur à Vienne, elle est fortement marquée par l’enseignement de Paul Klee. L’expérience du Bauhaus est fondatrice, car elle articule la recherche d’un développement personnel autour une pratique artistique et artisanale très variée. Art et pédagogie sont indissolublement liés dans son travail. À la fin de sa formation au Bauhaus, elle est chargée du cours d’introduction pour les élèves de première année. De retour à Vienne, elle crée, en 1926, avec son compagnon Franz Singer, un atelier de design et d’architecture d’intérieur, et conçoit notamment, en 1930, l’aménagement, le mobilier expérimental et les jouets d’une école Montessori. Au même moment, elle est aussi chargée de former les institutrices des jardins d’enfants.
Très engagée politiquement, elle rejoint le parti communiste, dessine et conçoit des photomontages d’agit-prop. Arrêtée en 1934 puis libérée, elle quitte Vienne et s’installe à Prague, où elle revient à une peinture figurative et enseigne l’art aux enfants d’émigrés allemands et autrichiens, en se fondant sur les méthodes pédagogiques de J. Itten. Elle épouse ensuite son cousin et vit à Hronov. À l’automne 1942, ils reçoivent leur avis de déportation pour Terezín. Dans la « cité idéale des juifs », F. Dicker-Brandeis va perpétuer les méthodes d’enseignement du Bauhaus, et libérer par le dessin la créativité des enfants internés. Elle devient directrice de la maison des filles L 410 et organise, en juillet 1943, une exposition de leurs travaux, à l’occasion de laquelle elle prononce une conférence intitulée « Dessins d’enfants ». Elle monte également des pièces de théâtre et peint des œuvres personnelles totalement déconnectées de la réalité du camp. Après le départ de son mari dans le convoi du 28 septembre, elle demande à être inscrite sur la liste du convoi suivant et quitte Terezín le 6 octobre 1944 en direction d’Auschwitz, non sans avoir caché tous les dessins des enfants dans un grenier. Elle est assassinée le 9 octobre. Ses œuvres sont conservées au centre Simon-Wiesenthal, à Los Angeles, et au Musée juif de Prague, qui possède également une importante collection des dessins d’enfants de Terezín.