Creissels Anne (dir.), Ghada Amer: Rainbow Girls, cat. expo., Cheim & Read, New York, (3 avril – 10 mai 2014), New York, Cheim & Read, 2014
→Gelais Thérèse (dir.), Ghada Amer, cat. expo., musée d’Art contemporain, Montréal, (2 février – 22 avril 2012), Montréal, Musée d’Art contemporain, 2012
→Reuilly Maura (dir.), Ghada Amer, Gregory R. Miller & Co., 2010
Ghada Amer: Rainbow Girls, Cheim & Read, New York, 3 avril – 10 mai 2014
→Ghada Amer, musée d’Art contemporain, Montréal, 2 février – 22 avril 2012
→Ghada Amer: Love Has No End, Elisabeth A. Sackler Center for Feminist Art, Brooklyn Museum of Art, New York, 16 février – 19 octobre 2008
Peintre-brodeuse égyptienne.
Lorsque son père, diplomate, installe sa famille à Nice puis à Paris, la petite Ghada Amer n’a que 11 ans. Elle ne revient dans son pays natal qu’une dizaine d’années plus tard. Le président Anouar el-Sadate a été assassiné par des militants islamistes, et elle remarque que la mode vestimentaire occidentale s’est adaptée aux exigences locales. C’est de cette mode particulière que la revue Vénus, adressée à la femme voilée, se fait le vecteur. Les publicités des grandes maisons de couture y sont retouchées. La jeune artiste est intriguée par cette manipulation. Venue de la peinture, influencée notamment par l’expressionnisme abstrait, elle décide de recourir à un art « féminin » en substituant au pigment le fil. Elle se met à broder, à partir d’images de revues, des figures féminines et explore ainsi la construction, point par point, du rôle de la femme, de la sexualité et de l’amour dans les sociétés contemporaines.
Dans sa première période (1991-1992), elle utilise la broderie figurative pour représenter le milieu domestique (Five Women at Work). Pour briser la relation qui pouvait exister entre elle et ses sujets, elle décide ensuite d’utiliser des images pornographiques. L’aiguille érotise la toile. La broderie est assez lâche, les fils s’enchevêtrent ou pendent : ils provoquent un effet pictural proche d’un dripping de Pollock. Elle brode également des textes en lien avec la culture amoureuse arabe : tous les passages du Coran traitant de la femme dans Private Rooms (1998) ou encore un traité médiéval arabe du plaisir intitulé Encyclopedia of Pleasure. Depuis les années 1990, elle compose aussi des jardins : L’Espace à effeuiller la marguerite (The Space for Pulling Off Daisy Petals, 1997), au Crestet Centre d’art à Vaison-la-Romaine, et un Peace Garden (2002), au jardin botanique de Miami.