Pelvanoglu, Burcu, Hale Asaf: Türk resim sanatında bir dönüm noktası, Istanbul, Yapı Kredi Yayınları, 2007
→Pelvanoglu, Burcu, Hale Asaf: Türk Resim Sanatında Bir Dönüm Noktası, Istanbul, Yapı Kredi Yayınları, 2018 (deuxième édition)
→Giray, Kıymet, Müstakil Ressamlar ve Heykeltıraşlar Birliği, Istanbul, Akbank, 1997
Première exposition de jeunes artistes, Ankara Etnografya Müzesi, Ankara, 15 avril 1929
→Müstakil Ressamlar ve Heykeltıraşlar Birliği 4. Sergisi [Quatrième exposition de l’Union des peintres et sculpteurs indépendants], Moskovit Salon, Istanbul, 1931
→Exposition collective, galerie Jeune Europe, Paris, avril-juin 1932
Peintre turque.
Comme la plupart des artistes femmes turques de cette époque, Hale Asaf est née dans une famille de l’élite ottomane bourgeoise et a appris plusieurs langues dans son enfance. En 1919, H. Asaf est envoyée à Rome chez sa tante, la célèbre peintre et professeure de peinture Mihri Rasim (1885-1954), et suit avec elle ses premières leçons de dessin. Deux ans plus tard, elle est acceptée à l’Académie prussienne des arts de Berlin. Cependant, en raison des difficultés économiques, elle doit revenir à Istanbul en 1924. Elle y poursuit l’étude de la peinture à İnas Sanayi-i Nefise Mektebi, l’académie des beaux-arts pour les femmes, fondée dix ans plus tôt, dans les ateliers d’İbrahim Çallı (1882-1960) et de Feyhaman Duran (1886-1970), deux peintres impressionnistes renommés.
Après avoir validé son diplôme, elle obtient une bourse d’État pour étudier en Europe et se rend à Munich au début de l’année 1926, où elle rejoint l’atelier de Lovis Corinth (1858-1925). Cependant, le projet est interrompu par l’état de santé de H. Asaf, qui doit combattre toute sa vie durant des maladies chroniques. En 1928, elle se rend à Paris, où elle devient l’élève d’André Lhote (1885-1962). Les théories sur la peinture de ce dernier influencent ses œuvres tout au long de sa vie. Un an plus tard, elle s’installe en Turquie et donne pendant quelque temps des cours de peinture à Bursa, où elle peint des paysages de la ville. À peu près à la même époque, elle devient l’une des fondatrices et la seule femme membre du Müstakil Ressamlar ve Heykeltıraşlar Birliği [Union des peintres et sculpteurs indépendants], participant à de nombreuses expositions collectives à Istanbul et à Ankara. En 1931, H. Asaf s’installe à Paris avec son compagnon, l’auteur italien antifasciste Antonio Aniante. Elle y vit jusqu’à sa mort prématurée en 1938. Cette phase de sa vie est certainement celle où elle connaît la plus grande précarité, mais c’est également la plus satisfaisante et la plus épanouissante sur le plan artistique, car elle observe la scène artistique contemporaine et nourrit son art grâce à son cercle parisien intellectuellement stimulant. À cette époque, ses peintures sont exposées dans toute l’Europe, notamment en Roumanie, en Russie, en Grèce et en Yougoslavie.
Le fait de vivre, de se former et de travailler dans différentes villes et au sein de plusieurs ateliers a permis à H. Asaf de mélanger différents styles et techniques, de créer un style unique et authentique, et de rester une artiste indépendante. Elle peint principalement des autoportraits et des portraits de son entourage immédiat, des paysages de Bursa et des natures mortes. Ses œuvres se caractérisent généralement par des coups de pinceau épais et visibles, des couleurs vives, des motifs géométriques et naturalistes équilibrés. Les arrière-plans des portraits sont divisés en deux plans d’une même couleur, l’un clair et l’autre plus foncé, reflétant de manière expressive les émotions du modèle. Ses portraits comme ses natures mortes présentent des bordures coupées net, comprimant l’espace. Dans ses natures mortes, cette compression, combinée à des angles inhabituels et à des arrière-plans de teintes claires, donne à l’objet principal un aspect monumental. Ses paysages de Bursa sont dépourvus de personnages, ils ne montrent que des maisons traditionnelles et des lieux spécifiques. Par rapport à ses autres peintures, les paysages sont davantage inspirés par le style impressionniste, avec des coups de pinceau plus rapides. La plupart du temps, elle ne nomme pas et ne date pas ses œuvres.
À la mort de H. Asaf, alors âgée de trente-trois ans, personne ne savait où étaient ses œuvres. Aujourd’hui, la plupart font partie de collections privées.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2022