Four Dimensions: A Sculptural Installation by Han Sai Por, National Museum Art Gallery, Singapour, 1993
→Han Sai Por: 20 Tonnes Physical Consequences, ARTrium@MITA & Art-2 Gallery, Singapour, 2002
→Han Sai Por – Moving Forest, Singapore Tyler Print Institute, 2014
TK Sabapathy & Bridget Tracy Tan (dir.), Han Sai Por: Modern Sculpture, Singapour, Nanyang Academy of Fine Arts, 2013
→Christina Sui & Leong Liew Geok (dir.), The Changing Landscape: Deforestation, Destruction, Extinction, Transformation, Luxe Art Museum, Singapour, 2010
Sculptrice singapourienne.
L’exceptionnelle carrière de la sculptrice Han Sai Por l’a menée à travailler un large éventail de matériaux tels que la fibre de verre, le bois, le bronze, l’acier et, plus récemment, le papier. Cependant, elle est mieux connue pour son travail de la pierre (granit, marbre), de laquelle elle taille et polisse des formes organiques figuratives et abstraites (comme pour sa série Seeds [Graines]) ou découpe de lourds blocs de granit (sa série 20 Tonnes) afin de mettre le public face à la présence brute de la roche et la force de l’acte de ciseler, marteler ou percer. Diplômée de la Singapore Teachers’ Training College en 1968, elle commence sa carrière professionnelle comme enseignante à temps-plein, mais suit en parallèle des cours à la Nanyang Academy of Fine Arts (NAFA) pendant 2 ans. Elle quitte Singapour en 1979 et poursuit des études de premier cycle à l’East Ham College of Art (Londres) et au Wolverhampton College of Art (Wolverhampton), où elle apprend et perfectionne sa pratique de la sculpture sur pierre. Elle retourne à Singapour en 1983 et y enseigne les arts plastiques une bonne partie des années 1980 et 1990, tout en développant en parallèle sa carrière de sculptrice. Elle déménage ensuite à Canterbury, Nouvelle-Zélande, afin d’y poursuivre des études de paysagisme à la Lincoln University.
Bien qu’elle soit issue d’une famille pauvre de six enfants, Han Sai Por vit une enfance insouciante, au cours de laquelle elle passe son temps au bord de la mer, sur la plage de Changi, à explorer et confectionner des formes faites de sable et d’objets trouvés. Ce contact précoce et durable avec la nature nourrit intensément sa pensée et sa pratique artistiques, et la plupart de ses sculptures reflètent ce lien créatif vis-à-vis de la nature – non seulement les formes de la faune et de la flore se retrouvent-elles dans son œuvre, mais la façon dont elle traite, sélectionne et associe ces matériaux traduit une volonté de modeler ces derniers de sorte que leur forme s’adapte à leur environnement immédiat. Elle explique : « Je cherche à travers ma sculpture à représenter la vie et la nature. Je puise mon inspiration dans l’observation attentive des formes naturelles. J’élimine le superflu pour créer une forme pure et essentielle plutôt qu’une simple imitation superficielle de la nature. J’aime à penser que ma sculpture renferme une force ou une vie intérieure qui cherche à s’échapper. » Han Sai Por s’éloigne quelque peu des thèmes de ses précédents travaux dans son exposition Four Dimensions (1993), elle expérimente des séquences mathématiques logiques de formes géométriques dans le but de communiquer sa conception de l’espace et du temps. Mais de manière générale, ses œuvres abordent les problématiques liées à la dégradation de l’environnement, comme la déforestation et la destruction des forêts vierges et des habitats naturels de certains animaux en Asie du Sud-Est. En 2013, son exposition Black Forest à la NAFA Gallery présentait une installation en bois calciné étendue par la suite à l’échelle d’une salle entière à la Biennale de Singapour en 2016.
Les œuvres de Han Sai Por font l’objet d’expositions et sont collectionnées en Asie du Sud-Est, en Chine, au Japon, en Corée du Sud, en Amérique du Nord et en Europe, dont un certain nombre de commandes publiques et privées. Elle obtient le Singapore’s Cultural Medallion en 1995 pour sa contribution exceptionnelle à l’art. Elle cofonde également la Sculpture Society (Singapour) en 2001 avec d’autres artistes singapouriens. On lui décerne le prix de la meilleure sculpture urbaine (2006) en Chine et le 3e prix du Leonardo Award for Sculpture à la Biennale de Chianciano, Italie (2015).
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