Bernier, Celeste-Marie, Stick to the Skin: African-American and Black British Art, 1965-2015, Oakland, University of California Press, 2019
→Pollard, Ingrid, Postcards Home, Londres, Autograph and Chris Boot, 2004
→Sulter, Maud, Pollard, Ingrid, Passion: Discourse on Blackwomen’s Creativity, Hebden Bridge, Urban Fox Press, 1990
Ingrid Pollard: Carbon Slowly Turning, MK Gallery, Milton Keynes, mars – mai 2022
→Ingrid Pollard, Thelma Hulbert Gallery, Honiton, août – octobre 2022
→Seventeen of Sixty Eight, BALTIC – Centre for Contemporary Art, Gateshead, février – juin 2019
Photographe, artiste et chercheuse britannique.
Les contributions de la docteure Ingrid Pollard à la photographie et à l’art au cours des quarante dernières années ont ouvert la voie et tracé de nouvelles trajectoires pour les jeunes générations en remodelant les perspectives britanniques en termes d’histoires de l’art, de société et de construction nationale. Outre son utilisation de processus photographiques analogiques et alternatifs, I. Pollard inclut dans sa pratique la sérigraphie, l’image associée au texte, le livre d’artiste, l’artefact, l’objet de collection, l’installation, la vidéo et le son.
I. Pollard étudie le cinéma et la vidéo au London College of Printing (l’actuel London College of Communication) avant d’obtenir son master de photographie à l’université de Derby et son doctorat à l’université de Westminster en 2016. En 2018, elle est nommée première chercheuse associée de la fondation Stuart Hall et chercheuse honoraire à la Royal Photographic Society. L’année suivante, elle reçoit le prix BALTIC et le prix Paul Hamlyn Foundation. En 2020, I. Pollard et la MK Gallery reçoivent ensemble le prestigieux prix Freelands, qui récompense le meilleur projet d’exposition individuelle de 2022.
La recherche et la pratique photographique soigneuse et nuancée d’I. Pollard donne lieu à une œuvre aux multiples dimensions, qui aborde des thèmes aussi variés que le paysage et le travail, les personnes et les lieux, le souvenir et la migration, ainsi que l’industrie et l’expérience individuelle. Son usage de la photographie traditionnelle de portrait et de paysage lui permet d’explorer des constructions sociales profondément enracinées et problématiques, telles que les notions d’« identité » britannique ou anglaise. L’artiste examine la manière dont les voyages et les récits sont racontés et, ainsi, déconstruit les idées traditionnelles d’identité, de propriété, de frontières et de subjectivité en tant que concepts complexes.
En abordant les passifs techniques et historiques chargés de la matérialité des médiums photographiques et cinématographiques, I. Pollard resitue et déplace les concepts et récits liés à l’identité et à la subjectivité dans l’imaginaire colonial. Pour sa série The Valentine Days [La Saint-Valentin, commandée par Autograph en 2019], elle s’engage dans un long et délicat processus de colorisation à la main de photographies grand format en noir et blanc tirées d’originaux datant des années 1890. En sélectionnant ces clichés parmi une série de plus de soixante-dix cartes postales, diapositives et cartes de stéréoscope qui illustrent un type de représentation soigneusement construite de la Jamaïque du XIXe siècle, I. Pollard se réapproprie les vies des Noir·e·s qui y figurent et, ainsi, remet en valeur avec amour et beauté leurs existences en les détachant de leur simple statut de curiosités tropicales au sein d’une destination touristique exotique.
There Was Much Interruption [Avec beaucoup d’interruptions, 2015] fait écho à l’imagerie classique et idéalisée des motifs de la toile de Jouy en l’adaptant aux réalités de la vie rurale contemporaine et aux liens qui unissent la terre et les individus qui la travaillent. À la manière d’un miroir de Claude, qui isole les éléments essentiels d’un sujet de son environnement, l’artiste met en lumière le dur labeur que cache le luxe dont jouissent les classes privilégiées.
Les œuvres d’I. Pollard sont présentes dans les collections du Tate Britain, du Victoria and Albert Museum, du Cartwright Hall à Bradford et du Conseil des arts britannique. Elles ont été exposées à de nombreuses reprises à l’international, notamment au nGbK neue Gesellschaft für bildende Kunst (Berlin), au Caribbean Cultural Center African Diaspora Institute (New York), au SF Camerawork (San Francisco), à la National Art Gallery of Jamaica (Kingston) et à la Passerelle Centre d’art contemporain (Brest).
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2022