Niepce Janine, Roy Claude, Janine Niepce, réalité de l’instant, Lausanne, Clairefontaine, 1967
→Niepce Janine, Les années femmes : 45 ans d’images, Paris, La Martinière, 1993
→Niepce Janine, Images d’une vie, Paris, La Martinière, 1995
Janine Niépce, musée Nicéphore-Niépce, Chalon-sur-Saône, 14 septembre – 22 octobre 1979
→Janine Niépce, La beauté est dans la rue, galerie Polka, Paris, 23 mars – 18 mai 2019
Photographe française.
Janine Niépce fait partie du courant « humaniste » de la photographie d’après-guerre. Bien que parisienne, elle se sent proche des vignerons bourguignons dont est issue sa famille, proche de ces paysans, dont la modernité change les modes de vie. Elle traduira à travers son travail cette France en pleine mutation, entre reconstruction et tradition. C’est dans un Paris occupé qu’elle fait ses études universitaires et découvre la photographie. Révoltée par l’Occupation nazie, elle s’engage dans la Résistance en développant des films pour les réseaux de renseignement, puis, en tant qu’agent de liaison, participe à la Libération de Paris. En 1944, licenciée en histoire de l’art et archéologie, elle décide de devenir photoreporter malgré les difficultés pour une femme de se faire accepter dans la profession. En 1945, elle épouse Claude Jaeger, résistant comme elle, qui devient directeur adjoint du Centre national du cinéma. Parents d’un enfant, ils divorceront dans les années 1950. Elle épouse en secondes noces le réalisateur Serge Roullet. En 1946, photoreporter pour le Commissariat général au tourisme, elle parcourt la France, attentive aux petites gens et aux métiers en voie de disparition. En 1955, elle intègre l’agence Rapho.
En 1957, la société française de photographie à Paris lui consacre une première exposition personnelle illustrant son attachement au quotidien des femmes et hommes, simples passants ou penchés sur leur travail. En 1960, elle est la seule femme à participer, aux côtés de Doisneau, Ronis, Pic, Lattès, Franay, à l’exposition Six photographes et Paris, organisée au Louvre. À partir de 1963, accompagnant son mari en repérage en Europe et dans le monde, elle fait des reportages au Japon, au Cambodge, en Inde, aux États-Unis, au Canada. L’année 1967 voit la parution de son premier livre, Réalité de l’instant, édité par la Guilde du livre de Lausanne. En mai 1968, elle couvre le mouvement étudiant, de barricades en assemblées générales. Particulièrement sensible à la cause des femmes qu’elle défend dès ses premiers reportages, elle photographie leur mutation professionnelle. Ces documents sont à l’origine d’une grande exposition, Les Femmes au travail, 1882-1982. Elle poursuit son travail sur le même sujet pour le compte du ministère de la Recherche. En 1995, la photographe décide d’écrire ses Mémoires.