Schwabsky Barry & Tillman Lynne, Jessica Stockholder, London, Phaidon, 1995
→Madoff Steven Henry & Lee Johns (dir.), Jessica Stockholder : wide eyes smeared here dear, cat. expo., Cinisello Balsamo/Saint-Étienne, Silvana/Musée d’art moderne, 2012
Jessica Stockholder : it’s not over’til the fat lady sings, Contemporary Art Gallery, Vancouver, 1 – 26 septembre 1987
→Jessica Stockholder : edge of hot house glass, Musée d’art contemporain – Carré d’art, Nîmes, 6 mai – 26 septembre 1993
→Jessica Stockholder : TV tipped toe nails & the green salami, Capc, Musée d’art contemporain de Bordeaux, 12 juin – 21 septembre 2003
Sculptrice et artiste multimédia états-unienne–canadienne.
Jessica Stockholder s’installe à Vancouver en 1960 et gardera sa double nationalité, canadienne et états-unienne, ainsi qu’un penchant pour les paysages de son enfance. Diplômée de l’université de Victoria, elle crée sa première installation en 1983 (My Father’s Backyard) dans l’arrière-cour de la maison de son père, qui lui était apparue comme un rectangle vert et plat, similaire à un tableau, sur le fond duquel elle pouvait intervenir. Comme toutes ses œuvres, le plus souvent in situ, cette création sera détruite et documentée par des photographies. La même année, elle étudie la peinture à l’université Yale puis la sculpture, deux arts qui, pour elle, se confondent. Ses installations sont réalisées avec une gamme de matériaux qui lui est propre (meubles, journaux, tapis, vêtements, plâtre, contreplaqué, éléments métalliques de construction) et un usage très original, en sculpture, de la couleur : brillante, variée, assumée, foisonnante ou partiellement cachée, elle apparaît sous forme de surfaces franches et structure ses créations. Les tissus souvent tendus dans l’espace lui permettent d’établir ce lien, qui fait l’extrême singularité de son travail sculptural, entre peinture et sculpture, bidimensionnalité et tridimensionnalité.
« Les vêtement sont comme des peaux sur nos peaux; les tapis sont comme des peaux sur nos sols ; les murs sont les peaux de nos pièces ; nous voyons la peau extérieure des meubles; et la peinture agit comme une peau sur toutes ces peaux, y compris celle du mur de la galerie. Toutes ces peaux sont mélangées et tissées ensemble », dit-elle. Ses installations, dont les titres poétiques comportent souvent des gérondifs, telles des œuvres à activer avant qu’elles ne disparaissent, sont de plus en plus monumentales (Recording Forever Pickled, nef du Consortium, 1991) et investissent bientôt l’espace public (Landscape Linoleum, Openluchtmuseum voor beeldhouwkunst Mideelhiem [Anvers], 1998). En 1999, J. Stockholder quitte Brooklyn et rejoint l’université Yale, où elle va diriger le département de sculpture. Plusieurs rétrospectives lui sont consacrées dans les années 2000.