Martin Herbet, « Kim Lim : Camden Arts Centre », octobre – novembre 1999, Timeout, 1999
→Michael Archer, « Kim Lim 1936-1997 » (nécrologie), Art Monthly, n° 213, février 1998, p. 17
Sculptrice singapourienne-britannique.
Kim Lim naît à Singapour mais passe son enfance en Malaisie. Après avoir étudié à Singapour, elle entre à la Saint Martins School de Londres, où elle travaille la sculpture sur bois pendant deux ans (1954-1956), puis elle s’initie aux techniques d’impression à la Slade School of Fine Art (1956-1960). Au cours d’un voyage en Europe et en Asie, elle développe un intérêt pour les motifs archaïques et, en particulier, pour le rythme des sculptures indiennes et asiatiques. Elle découvre en Grèce les sculptures cycladiques et, en Chine, les bronzes Shang et la sculpture Han, autant d’expressions artistiques marquées par la simplicité et le goût pour le décoratif. Sa première exposition personnelle a lieu à l’Axiom Gallery à Londres en 1966. Depuis, elle a participé à des expositions collectives et a présenté individuellement ses œuvres en Europe et en Asie ; celles-ci sont présentes dans les collections de la Tate Gallery à Londres et du National Gallery Singapour.
Dans ses sculptures et ses éditions, l’artiste tente, par un travail abstrait fondé sur la couleur et la géométrie, de traduire le rythme de la vie et les qualités changeantes de la lumière. Ses formes raffinées reprennent les ondulations de l’eau et la répétition de motifs musicaux évoquant des battements de cœur. Elle attache une très grande attention aux détails des courbes, des lignes et des surfaces. Elle utilise principalement le bois, couplé à la fibre de verre, à l’aluminium, au plastique et au papier. Elle joue sur une alternance entre le bois clair et le bois foncé, les surfaces lisses et les surfaces incisées, colorées ou non, comme dans la sculpture King, Queen, Pawn [Roi, reine, pion, 1959], composée de trois morceaux de bois dont les sections sont travaillées différemment, de façon à créer des variations de couleur. Au cours des années suivantes, K. Lim crée des structures moins statiques, qui intègrent, selon ses propres mots, les données du « changement et de la surprise ». L’observation sensible du réel et le voyage sont partie intégrante de son travail. Elle utilise alors la pierre pour évoquer les éléments tels que l’eau et l’air. Dans Sea-Stone (1989), la surface fluide du marbre semble dans le même temps comme incisée par la mer.