Lima R. M. de A., Zeuler, La dea stanca. Vita di Lina Bo Bardi [La Déesse fatiguée. La vie de Lina Bo Bardi], Milano, Johan&Levi, 2021
→Criconia, Alessandra (dir.), Lina Bo Bardi, un’architetta tra Italia e Brasile [Lina Bo Bardi. Une architecte entre l’Italie et le Brésil], Milano, FrancoAngeli, 2017
→Grinover, Marina, Rubino, Silvana (dir.), Lina por Escrito. Textos escolhidos de Lina Bo Bardi 1943-1991 [Lina et l’écriture. Textes choisis de Lina Bo Bardi (1943-1991)], São Paulo, Cosac Naify, 2009
Lina Bo Bardi. Enseignements partagées, ENSA de Paris-Belleville, Paris, 26 novembre 2017-10 février 2018
→Lina Bo Bardi: Together, British Council Gallery, London, 10 septembre – 30 novembre 2012 ; Architekturzentrum, Vienna, 17 mai –12 juin 2013; Swiss Architecture Museum (S AM), Basel, 29 septembre – 27 novembre 2013 ; Arkdes, Stockholm, 4 février –23 mars 2014 ; Arcam, Amsterdam, 18 avril –25 mai 2014 ; Deutsches Architektur Zentrum, Berlin, juin – 17 août 2014 ; Side Gallery, Milano, 5 septembre – 5 octobre 2014 ; Palazzo Giacomelli, Treviso, 21 novembre – 15 novembre 2014 ; Pavillon de l’Arsenal, Paris, 12 novembre 2014 – 29 janvier 2015 ; Graham Foundation, Chicago, 25 avril – 25 juillet 2015 ; Center for Architecture and Design, Miami, 13 mai – 29 juillet 2015 [Sous la direction de Noemi Blager avec Madelon Vriesendorp, Tapio Snellman, Assemble Studio]
→Maneiras de expor: arquitetura expositiva de Lina Bo Bardi, Museu da Casa Brasileira, São Paulo, 19 août – 9 novembre 2014
Architecte et designer italo-brésilienne.
Lina Bo Bardi est l’une des architectes les plus emblématiques du XXe siècle en raison de son humanisme, qui a toujours lié conception architecturale, réflexion intellectuelle et activité artistique. Cette approche cultivée, visant à créer une architecture véritablement habitée, s’est enrichie, au Brésil, par la découverte de l’art et de la culture populaires, conférant à ses réalisations la valeur d’une œuvre sociale profondément ancrée dans des racines anthropologiques.
L. Bo obtient son diplôme d’architecte à Rome en 1939 avec le projet d’un « Centre de maternité et d’accueil des enfants » pour mères célibataires. Elle ouvre un atelier à Milan avec Carlo Pagani (1913-1999), son compagnon d’études. Ils lancent des projets éditoriaux pour les revues éditées par Giò Ponti (1891-1979), comme Domus, Lo Stile, Bellezza, et pour des magazines féminins, dont Grazia, pour lequel ils éditent la rubrique « La Casa ». Avec G. Ponti, L. Bo participe également à la conception des stands de la Triennale de Milan (1940-1943). Pendant la guerre, elle contribue activement au débat sur la reconstruction du pays, prend part au Movimento Studi per l’Architettura (MSA), écrit pour le journal Milano Sera et fonde la revue A-Attualità, Architettura, Abitazione, Arte [A-Actualité, Architecture, Logement, Art] avec C. Pagani et Bruno Zevi (1918-2000).
Son mariage avec le critique d’art Pietro Maria Bardi et leur voyage en Amérique du Sud changent la vie de L. Bo Bardi. Arrivé à Rio de Janeiro en novembre 1946, le couple fait la connaissance du marchand de presse Francisco de Assis Chateaubriand, qui leur propose de travailler à la création d’un musée d’art moderne : le Museu de Arte de São Paulo (MASP) est créé en 1947. Parallèlement, le couple fonde, avec Giancarlo Palanti (1906-1977) et Valeria Piacentini Cirell (dates inconnues), le Studio d’Arte Palma et l’Oficina Paubré ; puis, en 1950, la revue Habitat. Revista das artes no Brasil [Habitat. Magazine des arts au Brésil].
En 1951, L. Bo Bardi obtient la nationalité brésilienne et conçoit la Casa de Vidro, dans la banlieue de São Paulo, qui marque le début de sa carrière d’architecte. En 1958, elle réalise son deuxième projet, la Casa Piacentini-Cirell, et déménage à Salvador de Bahia, où elle dirige à partie de 1963 le musée d’Art moderne (MAMB).
Les sept années passées à Salvador marquent un nouveau tournant dans la vision intellectuelle et la poétique architecturale de L. Bo Bardi. Elle s’engage activement dans l’avant-garde bahianaise : elle conçoit des décors pour le théâtre et le cinéma, publie dans le Diario de Notícias de Salvador et organise des expositions d’art populaire. Surtout, elle rénove le Solar do Unhão, une ancienne usine sucrière où sont installés en 1963 le Museu de Arte Popular (MAP) et le Centro de Estudo do Trabalho Artesanal (CETA), une école dédiée à la fabrication d’objets d’artisanat populaire.
Avec la dictature militaire qui s’installe en 1964, L. Bo Bardi revient à São Paulo, où elle conçoit le bâtiment emblématique du MASP, inauguré en 1968. Elle continue à s’intéresser à l’art du Nordeste brésilien, organisant des expositions, notamment A Mão do Povo Brasileiro [La main du peuple brésilien, 1969] au MASP. Soupçonnée d’activités subversives, elle retourne en Italie (1971-1973) avant de revenir au Brésil après avoir été innocentée. C’est alors qu’elle réalise des projets majeurs, notamment le SESC Pompeia (1977-1986), œuvre-manifeste de son architecture « pauvre » et sociale, ainsi que des ouvrages intégrant l’art populaire, comme l’église Espírito Santo do Cerrado d’Uberlândia (1974-1985), la chapelle Santa Maria dos Anjos à Ubiúna (1977-1978) et des maisons pour la communauté Camurupim à Propriá (1975). En 1986, elle revient à Salvador de Bahia pour travailler sur le plan de récupération du quartier historique du Pelourinho et rénove le théâtre Gregorio de Mattos, la Casa de Benin, la Ladeira da Misericordia et la Casa Olodum.
L. Bo Bardi décède en 1992, alors qu’elle vient d’achever le Teatro Oficina (1984-1991) et qu’elle travaille au projet du pavillon brésilien pour l’Exposition universelle de Séville. Elle laisse une œuvre reconnue internationalement, notamment par le Lion d’or de la Biennale de Venise en 2021, témoignant de son impact culturel et de sa contribution majeure à l’architecture contemporaine.