Photographe hongroise.
Née dans une famille de la bourgeoisie aisée, Marian Reismann reçoit une excellente éducation. Suivant l’exemple de son frère János, photographe de renom international, elle étudie la photographie au Staatslehranstalt für Lichtbildwesen de Munich (1929-1931), puis travaille comme photographe chez l’URF Werbe Kollektive, à Berlin. Rentrée à Budapest, elle obtient sa maîtrise et ouvre en 1934 son atelier de portraits, Fotó Marian. Ses scènes de danse et d’enfants, ses portraits d’écrivains, de musiciens et d’acteurs lui apportent bientôt une telle notoriété que les élèves affluent. Elle commence une collaboration, qui se poursuit pendant plusieurs décennies, avec la pédiatre et psychologue Emmi Pikler, qui explore des voies nouvelles dans l’éducation et la thérapeutique pour enfant. M. Reismann photographie régulièrement ses patients, puis les communautés d’enfants des établissements fondés par la pédiatre. Ses illustrations, réalisées avec une précision quasi scientifique, font école dans le domaine de la photographie d’enfants. Elle saisit les comportements spontanés de ses modèles, à différents âges, dans leur milieu naturel, et suit les étapes de leur évolution pendant plusieurs années.
E. Pikler et M. Reismann publient en 1938 Mit tud már a baba ? [Que sait déjà le bébé ?], suivi en 1954 d’Anyák könyve [Le livre des mères], réédités de nombreuses fois et traduits en plusieurs langues. Persécutée par les nazis, la photographe vit les dernières années de la guerre dans la clandestinité ; son atelier, son équipement et une grande partie de son œuvre sont détruits pendant le siège de Budapest (1944-1945). Photoreporter pour Magyar film Iroda en 1945-1946, elle réalise des photos de criminels de guerre et des reportages politiques. Elle est de nouveau photographe d’atelier, puis travaille pour Magyar Fotó (ancêtre de l’Agence télégraphique hongroise) jusqu’à son licenciement en 1954. Elle rouvre alors son atelier et réalise des photographies sur les thèmes les plus divers (agriculture, ethnographie, paysages, villes). Elle a enseigné son art entre 1951 et 1967 et publié plusieurs albums. Une rétrospective lui est consacrée à la Galerie nationale en 1972. Une exposition commune de son œuvre et de celle de son frère a été présentée au musée du Mouvement ouvrier en 1988.