Coelewj Leontine (dir.), Marlene Dumas : The image as burden, cat. expo., Stedelijk Museum, Amsterdam; Tate Modern, Londres; Fondation Beyeler, Bâle (2014-2015), Londres, Tate Publishing, 2014
→Van den Boogerd Dominic, Marlene Dumas, Londres, Phaidon, 2014
→Storsve Jonas (dir.), Marlene Dumas : Nom de Personne/Name no Names, cat. expo., Centre Pompidou, Paris (11 octobre – 31 décembre 2001), Paris, Centre Pompidou, 2001
Marlene Dumas : The image as burden, Stedelijk Museum, Amsterdam; Tate Modern, Londres; Fondation Beyeler, Bâle, 2014 – 2015
→Measuring your own Grave, MoMA, New York, 14 décembre 2008 – 16 février 2009
→Marlene Dumas : Nom de Personne/Name no Names, Centre Pompidou, Paris, 11 octobre – 31 décembre 2001
Peintre néerlandaise.
« Quelqu’un me fit remarquer un jour que je ne pouvais pas être une artiste à la fois sud-africaine et hollandaise, qu’il fallait que je choisisse. Mais je ne veux pas être les deux, je veux être plus. » Souvent confrontée à la question du choix des identités, Marlene Dumas répond par la multiplicité. Dans les années 1980, elle crée plusieurs séries de portraits à l’encre et à l’aquarelle sur papier, qu’elle ordonne à l’intérieur d’une grille. De facture néo-expressionniste, ses œuvres sont classées par grands ensembles : 111 visages de Noirs, 100 visages de modèles, 24 visages d’amants éconduits (Black Drawings, 1991-1992 ; Young Boys, 1993). Autant de réflexions sur les représentations, les catégories et la production des images pour une artiste ayant grandi sous le régime de l’apartheid. De 1972 à 1975, elle étudie à la Michaelis School of Fine Art au Cap, puis part en Hollande étudier l’histoire de l’art. Elle entre aux Ateliers 63 de Haarlem, où elle s’oriente vers la peinture (1976-1978), et passe un diplôme de l’Institut de psychologie à l’université de la même ville (1979-1980).
Au travail sur les visages répond celui sur le corps : M. Dumas interroge les modes d’articulation de l’identité féminine (The Blonde, 1993), tout en questionnant les rapports sexués en société (The Invitation, 2001). Alors qu’elle voit sa notoriété grandir et les expositions se multiplier, elle tourne en dérision le monde de l’art contemporain (Warhol’s Child, 1989-1991). Le dessin reste son mode d’expression privilégié, mais elle développe aussi la peinture et continue à réaliser des collages, technique développée pendant ses premières années en Hollande, pays qu’elle représente aux côtés de Maria Roosen (1957) et Marijke van Warmerdan (1959) à la Biennale de Venise de 1995, avec une série de « Marie-Madeleine », qui revisite le thème biblique de la pécheresse. Sa série sur les « pin-up », présentée au musée Stedelijk Museum d’Amsterdam la même année, allie, quant à elle, sensualité et pornographie, dans un registre où séduction et critique se mêlent avec ambiguïté. Sans doute plus tabou, le corps de l’homme fait, lui aussi, l’objet de créations, où la dimension sexuelle est exhibée, contournée, questionnée à la fin des années 1990. L’œuvre de M. Dumas est aujourd’hui représentée par de nombreuses institutions de par le monde, sans qu’elle n’ait rien perdu de sa charge subversive.