Bar Or, Galia, Meira Shemesh Queen of Beauty, Mishkan Museum of Art, Tel Aviv, 2004
→Ginton, Ellen, The Height of the Popular, Tel Aviv Museum of Art, 2002
→Zalmona, Yigal, Manor Friedman Tamar, Orientalism in the Arts in Israel, The Israel Museum, Jérusalem, 1998
Meira Shemesh Queen of Beauty, Mishkan Museum of Art, Ein Harod, 2004
→Iraqi Expressionism – Meira Shemesh, Artists’ Studios, Tel Aviv, 1996
→I’m the Headmaster’s Daughter, Julie M. Gallery, Tel Aviv, 1994
Peintre israélienne spécialisée dans l’installation.
Meira Shemesh est la fille de Miriam (née Aboudi) et d’Avraham Shemesh, qui émigrent d’Irak en Israël en 1951. Elle fait sa scolarité dans une école religieuse, puis à l’école d’art Kalisher à Tel Aviv (1981-1985), et se fait connaître du grand public à la fin des années 1980 grâce à son style unique de peinture à l’huile, qui donne vie à un univers riche et singulier, un monde intérieur rempli d’expériences enfantines, de figures, d’objets de la vie quotidienne et de jeux d’enfants. Ses tableaux sont exposés pour la première fois en 1986 au Pavillon d’art contemporain Helena Rubinstein du musée de Tel Aviv. Pour cette exposition, elle applique la peinture sur la toile directement à l’aide de ses doigts. La richesse et la vivacité des couleurs que M. Shemesh choisit deviendront dès lors l’une des caractéristiques centrales de sa peinture : « Je ressens l’usage des couleurs comme une nécessité, car elles me passionnent. J’ai une très bonne mémoire visuelle des couleurs. Je travaille avec elles depuis l’enfance. Ce sont d’ailleurs presque toujours les mêmes couleurs. Sans elles, tout est aride et sans vie. » (Ran Ben Ron, « One Is Laughing, the Other Isn’t » [L’un rit, l’autre pas], Hadashot, 5 décembre 1991).
Au cours des années qui suivent, M. Shemesh commence à faire usage d’objets dans des installations. La puissance de ces objets découle de leur capacité à insuffler une vie nouvelle dans les recoins de la mémoire, de les peupler de goûts, de sensations et de couleurs, et de les repositionner à travers la dualité structurelle implicite de ces installations. Ce faisant, elle introduit dans la conscience culturelle des éléments tels que des articles de mercerie trouvés au marché et, ainsi, aborde les marges de la culture locale en Israël, qui se situe elle-même à la périphérie d’autres centres artistiques.
En 1990, elle met au point une forme de peinture au stylo-bille coloré et Tippex sur papier qui deviendra un point de référence dans l’art israélien. Elle aborde également son identité moyen-orientale : dans une société où l’idée de la beauté féminine se base sur des normes occidentales, elle explore les concours de beauté et donne à l’une de ses œuvres le titre sans équivoque de Blonde Self-Portrait [Autoportrait aux cheveux blonds]. Elle parle aussi de sa lutte intérieure avec le conservatisme et le traditionalisme moyen-orientaux au sein desquels elle a été élevée, et qu’elle considère comme des freins à la réalisation de ses ambitions. Elle évoque cette problématique en filigrane en intitulant l’une de ses expositions Iraqi Expressionism (1996).
Les œuvres de M. Shemesh ont la capacité de toucher le spectateur à la fois sur le plan cérébral et viscéral. Elles font appel à une conscience individuelle et collective qui, bien qu’invisible à l’œil nu, est pourtant proche et palpable. Elle travaille et expose sans relâche malgré un handicap lié à une maladie incurable diagnostiquée dès sa petite enfance. Sachant ses jours comptés, elle s’efforce d’utiliser sans faillir chaque minute du temps qui lui est imparti. Ses œuvres ont été exposées dans les plus grands musées, notamment à l’occasion des expositions Orientalism in the Arts in Israel au musée d’Israël de Jérusalem (1998) et The Height of the Popular au musée d’art de Tel Aviv (2002). Elle bénéficie d’une exposition rétrospective en 2004 au musée d’art Mishkan d’Ein Harod, qui détient sa collection personnelle.
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