Milvia Maglione, Milan, Galleria Milano, 1979
→Milvia Maglione, cat. exp., Galleria del Naviglio, Milan (15 février – 6 mars 1984), Milan, Galleria del Naviglio, 1984
Feminie 77, Unesco, Paris, 1977
→Milvia Maglione, peintures, textiles, sérigraphies, sculptures, objets, bijoux, APMC, Royan, 13 juillet – 4 août 1985
Peintre, graphiste et décoratrice française.
D’origine italienne, Milvia Maglione di Melasso allie l’exploration du rêve et de l’inconscient chère au surréalisme à la valorisation du banal et du quotidien instituée par le pop art. Elle étudie la gravure et la photographie en Italie, en Suisse et en France, où elle se fait remarquer à la fin des années 1960 au Salon de la jeune peinture (1966) et à la Ve Biennale de Paris (1967). Après avoir organisé une exposition sur La Joconde en hommage à Marcel Duchamp, elle participe au début des années 1970 à l’Atelier A, coordonné par le critique d’art Pierre Restany. De ses expérimentations naît une lampe néon en forme de nuage, un motif très récurrent de son répertoire plastique à la fois lunaire et diurne, métaphorique et fabuleux. Dans une œuvre aux formes multiples (arts textiles, arts plastiques, édition), M. Maglione utilise aussi bien le pinceau et le pochoir que le ciseau et l’aiguille pour créer des paysages aux allures de décors de théâtre ou de contes pour enfants, habités par des figures et des objets affranchis de la pesanteur, semblables à des jouets comme dans Autoportrait (peinture à l’huile, 1976) ou bien liés à l’univers féminin.
Ses sculptures-objets cousues à même la toile ou sur des draps deviennent des fétiches d’un recensement quasi archéologique ou ethnographique de la culture féminine longtemps dénigrée ainsi que de l’enfance, transfigurant le quotidien en un univers poétique de jeux et de rêves. L’artiste invite le spectateur dans son cabinet de curiosités à jouer à la dînette comme dans Le Thé d’Alice (1972), qui évoque aussi bien le roman de Lewis Carroll que l’œuvre subversive de Meret Oppenheim, Le Déjeuner en fourrure (1936). Dédicacé à L. (1973), inspiré des bannières confectionnées par les femmes pour la fête de la Vierge célébrée dans la région des Pouilles en Italie d’où est originaire M. Maglione, est un hymne aux femmes, envers lesquelles son engagement se confirme tout au long de sa carrière. Elle participe à l’exposition Combative Acts, Profiles And Voices organisée en 1976 à l’A.I.R. Gallery de New York, puis à Feminie en 1977 avant d’inaugurer la galerie des femmes à Paris, en 1981. Parallèlement, elle enseigne à l’université Paris 8 pendant dix ans et réalise des affiches pour la maison d’édition féministe italienne Tartaruga et des couvertures de livres pour les Éditions des femmes – Antoinette Fouque.