Boublès Carole, Des sculptures pour de vrai : Nathalie Elemento, Paris, Ante prima, 2008
→Nathalie Elemento, légers replis, cat. expo., Galerie Jean Fourier, Paris (16 février – 31 mars 2012), Galerie Jean Fourier, Paris, 2012
Nathalie Elemento. Tu vois le tableau, Jeu de Paume, Paris, 31 mars – 29 mai 1994
→Nathalie Elemento et Marie-Ange Guilleminot, Musée régional d’art contemporain, Sérignan, 6 octobre – 30 décembre 2007
Sculptrice française.
Nathalie Elemento intègre l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (1983) en section peinture, puis l’Institut des hautes études en arts plastiques (1992), sous la direction de Pontus Hultén. En 1988, elle se tourne vers la sculpture. Dès ses premiers travaux (Ni l’un, virgule, pas l’autre, 1989 ; Les Oreillers, 1990), elle part du postulat que « tout a été fait dans le musée ; la maison reste donc un champ d’investigation possible », et développe une œuvre composée d’objets essentiellement domestiques, qui se situent à mi-chemin entre design et sculpture. En représentant toutes les possibilités d’aborder les espaces intérieurs et communs – bureau, table, bibliothèque, chaise, radiateur –, elle constitue un véritable bestiaire domestique. Cependant, à l’image de Légèrement décalé (2007), titre donné à l’une de ses œuvres, si ses sculptures revêtent la forme traditionnelle et possèdent les attributs du mobilier ordinaire, il ne s’agit pas de ready-made, mais de formes détournées, issues du quotidien : dans Le Banquet (2000), des tables sont réunies pour former une table de banquet, dont la disposition rend l’utilisation difficile ; Petit meuble rouge (2007) est un meuble, dont les poignées prennent d’étranges formes ; In Three Parts (2007) est une bibliothèque, dans laquelle des livres sont simulés.
Ainsi, l’artiste pense une nouvelle architecture d’intérieur, où les éléments sont interchangeables ; dans Se parer (2006), le radiateur fait également office de paravent. Bien qu’épousant des formes atypiques, ces meubles-sculptures n’en demeurent pas moins utilisables. En effet, le détournement de l’objet n’en neutralise pas la fonctionnalité, il la perturbe, simplement. Quoique surdimensionnés, les interrupteurs de Blanche-Neige et les 7 nains (2006) remplissent leur vocation. Cependant, la démarche de N. Elemento s’inscrit bel et bien dans le champ de l’art ; elle-même se revendique comme sculptrice et désigne ses œuvres sous le nom de sculptures. Les formes qu’elle propose semblent procéder, pour certaines, d’une esthétique constructiviste, et pour d’autres, de l’art minimal, ou encore d’objets surréalistes. Ses pièces ont la faculté de s’exposer comme des œuvres, de fonctionner comme des objets usuels, et de répondre à une esthétique propre au design.