Nína Tryggvadóttir, cat. expo., Galerie Parnass, Wuppertal-Elberfeld (15 octobre – 25 novembre 1963), Wuppertal-Elberfeld, Galerie Parnass, 1963
→Nína Tryggvadóttir, náttúrustemmningar, 1957-1967, Reykjavik, Listasafn Islands, 1995
→Nína Tryggvadóttir, New York, David Findlay Jr. Fine Art, 2005
Nína Tryggvadóttir, National Museum of Iceland, Reykjavik, 1967
→Nína Tryggvadóttir, Sigurjón Ólafsson Museum, Reykjavik, 11 juillet – 2 août 1998
→Nína Tryggvadóttir, Poetcast, Listasafn Íslands National Gallery of Iceland, Reykjavik, 18 septembre – 31 décembre 2015
Peintre islandaise.
Artiste expressionniste abstraite majeure, Nína Tryggvadóttir s’est consacrée principalement à la peinture, mais a également réalisé des collages, des vitraux et des mosaïques. Elle a aussi écrit des poèmes et des livres pour enfants. Au début des années 1930, elle étudie dans l’école d’art de Finnur Jónsson et Jóhann Briem, puis, de 1935 à 1939, à l’Académie royale d’art de Copenhague, sous la direction de Kraesten Iversen. Elle tient sa première exposition à Reykjavík en 1942 avec des représentations de paysages et d’habitations, pour l’essentiel. À New York, elle reçoit l’enseignement d’Hans Hofmann, interlocuteur clé du modernisme européen aux USA, Hans Richter ou Morris Kantor. Elle est aussi influencée par Fernand Léger. Grâce à J. B. Neumann, chef de file du New Art Circle, N. Tryggvadóttir expose à New York en 1945 et 1948. Avec son mari, Alfred L. Copley (L. Alcopley), qui, en 1949, fonde le Eighth Street Club, elle joue un rôle actif dans la vie culturelle de la ville. Elle développe un style artistique concis, à forte texture et aux pans chaudement colorés. Se détournant du surréalisme et du primitivisme, auxquels restent attachés ses collègues du club, elle transforme l’abstraction et la semi-abstraction en idées et émotions.
Sa carrière est brutalement interrompue par le maccarthysme et elle se voit refuser un visa d’entrée en 1949. Cette mise sur liste noire n’a pas été sans influence sur l’artiste, à un moment où elle entame sa période d’abstraction expressionniste. Dans l’esprit du Salon des réalités nouvelles, elle travaille sur des variations géométriques ou figuratives, expose à la galerie Denise René, travaille avec Michel Seuphor, et ses œuvres sont régulièrement montrées au musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Bien qu’attachée aux paysages islandais, ses toiles révèlent le pays où elle réside. À son retour aux États-Unis, en 1959, le pop art a relégué au second plan l’art abstrait. Sa peinture intense et profondément personnelle est marquée par de puissantes peintures abstraites inspirées de paysages. N. Tryggvadóttir continue à produire des variations abstraites sur le thème du paysage islandais, mais plutôt que de s’attacher aux aspects physiques du motif, elle se concentre sur des phénomènes moins tangibles, comme l’immobilité des nuits d’été ou les tonalités feuillues de l’automne. Elle s’intéresse au vitrail et à la mosaïque, mais son cœur et son âme restent voués à la peinture abstraite, reflet des aspects apatrides de sa propre vie, de son éducation artistique et de ses influences picturales.