Olga de Amaral, Le manteau de la mémoire, cat. expo., fondation Louise Blouin, Londres (octobre 2013), Paris, Somogy, 2014
→Matthew Drutt, Olga de Amaral, cat. expo., galerie Agnès Monplaisir, Paris (2015), Paris, Agnès Monplaisir, 2015
Olga de Amaral, rétrospective 1965-1996, musées d’Angers, Angers, 1997
→Olga de Amaral, Tiempos y tierra, Museo de la Nacion, Lima, 2002
→Olga de Amaral, Pozos Azules, Bellas Artes Gallery, Santa Fe, 1er aout – 28 septembre 2013
Plasticienne colombienne.
Entretenant de subtils liens tant avec les traditions artisanales séculaires de son pays natal qu’avec les principes artistiques académiques occidentaux, les œuvres d’Olga de Amaral, vivement colorées ou sombres aux tons assourdis, monumentales ou parfois plus petites et intimes, revêtent un caractère intemporel et totémique. Artiste colombienne, O. de Amaral reste profondément attachée, par ses liens familiaux et la tradition, au département d’Antioquia dans le nord de la Colombie, d’où sa famille est originaire. Après une enfance passée dans un cadre familial chaleureux et rassurant puis des études d’architecture au Colegio Mayor de Cundinamarca, O. de Amaral s’inscrit en 1954 à la Cranbrook Academy of Art dans l’État du Michigan, aux États-Unis, où elle explore pour la première fois le monde du textile. À son retour en Colombie, elle associe cette formation bâtie sur les principes modernistes du Bauhaus à son héritage culturel. Découvrant toute la richesse de l’art du tissage et du travail traditionnel des fibres naturelles, elle observe inlassablement les tisserandes occupées à filer ; elle mène ses premières expérimentations avec la laine vierge, les couleurs naturelles ou obtenues après teinture, les motifs géométriques, et en renouant avec le geste artisanal. La relative rigueur mathématique de ses premières œuvres cède la place, dans les années qui suivent, à un rythme moins prévisible, fondé sur l’enchevêtrement coloré des bandes tissées (série Muros [Murs], années 1970).
À la fin des années 1970, toujours en quête de nouvelles textures et de formes réinventées, O. de Amaral s’installe quelque temps à Paris où elle trouve un langage plus intime en réalisant de petits formats. La série des Fragmentos [Fragments, 1975] marque alors le début d’une période au cours de laquelle les œuvres sont principalement monochromes et présentent des surfaces presque austères dans lesquelles la couleur dissout la géométrie imposée par la structure rigide de la trame. Dans le même temps, son goût pour la culture des Andes précolombiennes et l’habileté dont témoignent les productions indigènes augmente au fur et à mesure de ses recherches. Elle se rend à Tierradentro sur les traces des Guambianos et des Paeces, dans les ruines du site archéologique de San Agustín ou encore au Machu Picchu, et découvre lors de ces voyages la splendeur de l’or, son pouvoir d’évocation symbolique ainsi que sa faculté à concentrer et à réfléchir la lumière (série Alquimias [Alchimies], années 1980).
D’abord en deux dimensions, ses œuvres s’affranchissent, tout au long de sa carrière, de la surface plane des cimaises pour finalement former des sculptures abstraites et colorées (série Brumas [Brumes], années 2010). Privilégiant ainsi une pratique conceptuelle qui emprunte ses techniques tant à la peinture qu’à la sculpture et à l’architecture, O. de Amaral adopte les grands formats et donne du volume aux textures, notamment grâce au tressage. Le lin couleur grès est devenu le principal matériau de ses créations, où dominent aussi le blanc, l’or et le bleu. Explorant l’espace avec des tapisseries qui exploitent les possibilités offertes par le volume et expérimentant sans cesse avec des fibres non traditionnellement utilisées pour le tissage, O. de Amaral est aujourd’hui reconnue comme l’une des cheffes de file de l’art textile contemporain pour la richesse de ses influences et des techniques artistiques qu’elle développe.