Bracewell Michael & Winkelmann Jan, Sarah Morris: Modern Worlds, Dijon, Les Presses du réel, 1999
→Bechtler Cristina (dir.), An Open System Meets an Open System: Sarah Morris and Hans Ulrich Obrist in Conversation, Vienne/New York, Springer, 2013
→Paul Frédéric, Sarah Morris: CAPITAL letters read better for Initials, Berlin, August, 2015
Sarah Morris, Moderna Museet, Stockholm, 2005-2006
→Sarah Morris: Mechanical Ballet, musée national Fernand-Léger, Biot, 17 novembre 2012 – 4 mars 2013
→Falls Never Breaks, Kunsthalle Wien, Vienne, 8 décembre 2016 – 8 janvier 2017
Cinéaste et peintre états-unienne.
Jeune artiste d’origine britannique à tendance post-pop, Sarah Morris va et vient constamment entre le cinéma et la peinture, de l’abstraction picturale au film analytique. Sa recherche est axée sur les motifs de l’architecture urbaine et les mécanismes sociologiques des grandes métropoles américaines. Diplômée, entre autres, de sciences politiques et sociales à l’université de Cambridge en 1988, elle revendique sa formation d’autodidacte. Assistante de l’artiste américain Jeff Koons, elle poursuit le programme d’études indépendant du Whitney Museum of American Art de New York en 1990. Ses premières séries de peintures témoignent d’un fort héritage warholien. Fascinée par le langage des médias, elle reproduit des mots : « Nothing », « Insane », « Liar » et des nombres isolés, extraits de faits divers du Times et du New York Post. D’autres signifiants retiennent son attention, comme des objets de consommation de luxe (chaussures à talons, lunettes de soleil), qu’elle reproduit à nouveau solitaires, dans une peinture laquée très sensuelle.
S. Morris, qui a déjà réalisé huit films mais dont la célébrité revient davantage à ses grandes fresques peintes, abandonne la figuration pour l’abstraction en 1997, avec sa série Midtown et son film éponyme tourné l’année suivante à New York. Ses grilles peintes, inspirées des motifs des façades miroitantes des buildings et de la période très boogie-woogie de Mondrian, dominent son œuvre picturale, tandis que ses films dressent, ville après ville, une cartographie des organes du pouvoir politique et économique, avec un intérêt avéré pour le complot et la stratégie. Dans la continuité de son film Los Angeles réalisé en 2004, elle peint une grande fresque in situ à l’entrée du palais de Tokyo, Endeavor. Avec des grands aplats vifs à la peinture industrielle, elle réalise un immense panorama abstrait à la tridimensionnalité éclatée, suivant un entrelacs illusionniste de formes géométriques. De nombreuses institutions lui consacrent des expositions personnelles. En 2010, elle reçoit le prix de la Peinture de la fondation Joan-Mitchell. Épouse de l’artiste Liam Gillick, elle est également une commissaire d’exposition émérite.