Danto Arthur, Shirin Neshat, New York, Rizzoli, 2010
→Heartney Eleanor, Shirin Neshat: Women without men, Milano/New York, Charta, 2011
Shirin Neshat, Nationalgalerie im Hamburger Bahnhof, Berlin, Museum der Moderne Salzburg Mönchsberg, 2005 – 2006
→Shirin Neshat: afterwards, Mathaf, Arab Museum of modern art, Doha, 9 novembre 2014 – 15 février 2015
Photographe et vidéaste iranienne.
Fortement marquée par l’expérience de l’exil, l’œuvre de Shirin Neshat, Iranienne expatriée vivant aux États-Unis, explore les dimensions complexes de la condition des femmes dans l’Islam contemporain. Ses travaux photographiques et vidéographiques ont rencontré un énorme succès critique, alimentant parfois la polémique. En effet, certains commentateurs occidentaux reprochent à l’artiste de ne pas prendre explicitement position contre la révolution islamique. En 1974, la jeune fille part aux États-Unis afin d’y mener des études artistiques. En 1990, lors d’un retour en Iran, elle sera particulièrement impressionnée par les effets de la révolution islamique de 1979 sur la condition féminine. L’artiste commence par réaliser des séries photographiques : Unveiling [« Dévoilement »,1993] ; Women of Allah [« Femmes d’Allah », 1994]. Dans ses portraits ou autoportraits, toutes les femmes portent un tchador. Tracés directement sur les tirages, des textes énigmatiques en calligraphie farsi recouvrent invariablement les parties visibles de ces femmes voilées.
En 1997, le travail de la photographe prend une direction ouvertement cinématographique avec Turbulent – deux écrans donnent corps à un champ contre champ symbolique opposant un homme et une femme – qui lui vaut le prix international de la XLVIIIe Biennale de Venise (1999). Le même dispositif sera repris dans Rapture (1999) et Fervor (2000). Depuis 2003, l’artiste a adapté plusieurs vidéos à partir du roman de Shahrnoush Parsipur Femmes sans hommes (1990), censuré en Iran. À travers plusieurs histoires de femmes aux destins différents mais dont les vies s’entrecroisent au cours de l’été 1953, elle y aborde sans complexe plusieurs tabous d’ordre social et sexuel.