Lacy Suzanne, Roth Moira, Leaving art: writings on performance, politics and publics, 1974-2007, Durham, Duke University Press, 2010
→Irish Sharon Lee, Suzanne Lacy, spaces between, Minneapolis, University of Minnesota Press, 2010
Suzanne Lacy: gender agendas, Museo Pecci Milano, Milan, 14 novembre 2014 – 6 janvier 2015
→Suzanne Lacy, We Are Here, SFMOMA, San Francisco, 20 avril – 4 août 2019
Artiste multimédia, écrivaine et activiste états-unienne.
Suzanne Lacy est une artiste pionnière du féminisme aux États-Unis. Son travail artistique s’infiltre au sein de campagnes médiatiques et politiques, centrées sur des « thèmes sociaux et des questions urbaines », selon ses propres mots. Depuis les années 1970, cet art radicalement politique, en collaboration avec le public et d’autres artistes, s’articule autour de ce qu’elle nomme les trois P : positionnalité, performance et participation. Elle est également écrivaine et enseignante : elle fut notamment doyenne du California College of the Arts, puis directrice du Center for Fine Art and Public Life. Elle a occupé la chaire des beaux-arts de l’Otis College of Art and Design et a publié Mapping the Terrain : New Genre Public Art (1995). À partir des années 1970, avec la participation d’écrivains féministes et activistes, les projets intitulés The Violence Series, destinés à faire comprendre les stratégies et modes de violence ordinaire, mobilisent des personnes de toutes les couches sociales. En 1977, avec Leslie Labowitz, elle réalise Three Weeks in May, une performance « étendue », comprenant discours politiques, interventions télévisées et cours de self-défense pour femmes, dans un contexte de recrudescence de la violence faite à celles-ci.
De 1991 à 2000, The Oakland Projects rassemblent des installations, des performances et des actions politiques menées avec des jeunes d’Oakland en Californie. Lieux de diversité et de militantisme politique, les public schools regroupent une importante population d’origine afro, latino, ou asiatique ; S. Lacy y travaille alors sous l’acronyme TEAM (Teens Educators Artists Media Makers), en proposant des workshops, des cours pour les jeunes, des interventions médiatiques ainsi qu’un programme institutionnel. Ce projet constitue l’une des expériences les plus riches concernant les politiques publiques, l’intégration de diverses communautés et la place de la jeunesse au sein des arts visuels. Dans les années 2000, dans la même lignée, le projet participatif Evoking History : The Borough Project vise à susciter un discours civique sur le futur de Charleston et de sa région.