Teresa Margolles, Muerte sin fin, cat. expo., Museum für moderne Kunst, Francfort (24 avril – 15 août 2004), Ostfildern-Ruit, Hatje Cantz, 2004
→Teresa Margolles El testigo, cat. expo., Centro de Artes Dos de Mayo, Móstoles (18 février – 25 mai 2014), Móstoles, Centro de Artes Dos de Mayo, 2014
→Banwell Julia, Teresa Margolles and the aesthetics of death, Cardiff, The University of Wales Press, 2015
Teresa Margolles, Caida Libre, FRAC Lorraine, Metz, 5 mars – 1 mai 2005 ; CAC Brétigny, Brétigny, 13 mars – 9 juillet 2005
→Teresa Margolles : Mundos, Musée d’art moderne et contemporain, Saint-Etienne, 16 février – 14 mai 2017
→Teresa Margolles, tu t’alignes ou on t’aligne, BPS22, Musée d’art de la province de Hainaut, Charleroi, 28 septembre 2019 – 5 janvier 2020
Plasticienne mexicaine.
L’œuvre de Teresa Margolles trouble et fascine : questionnant les frontières entre la mort et la vie, ses vidéos, ses installations ou ses peintures transcendent les tabous sociaux pour proposer une réflexion sur la violence, la disparition et leurs rapports avec la société mexicaine. L’artiste a d’abord travaillé dans une morgue de Mexico avant de fonder, en 1990, le groupe Semefo (nom emprunté au service médicolégal officiel de Mexico), à l’origine de performances et d’installations controversées, dans lesquelles des fragments de cadavre et des photographies de décomposition humaine deviennent vite un élément récurrent de ses investigations artistiques. S’éloignant de ces premières recherches crues et explicites, comme du simple aspect documentaire, elle détourne ensuite la mort et ses causes, et évite d’exhiber la violence pour jouer, implicitement, grâce à la force évocatrice des matériaux et des dispositifs formels, avec la puissance inconsciente de l’imaginaire du spectateur.
Réalisées à partir du sang des morts, de l’eau qui a servi à nettoyer les corps ou de morceaux de pare-brise récoltés sur les scènes de crimes à Mexico, ses œuvres témoignent de ce qui apparaît comme la nouvelle banalité quotidienne. T. Margolles renoue alors avec l’esthétique de l’art minimal pour éviter, selon ses dires, de reproduire à nouveau la barbarie, dans une société « déjà submergée d’images de l’horreur ». En 2009, elle représente le Mexique à la Biennale de Venise avec ¿De qué otra cosa podríamos hablar? [de quoi pourrions-nous parler d’autre ?], assemblage d’éléments choisis sur les lieux de meurtres, commis par les narcotrafiquants de Sinaloa, au nord du Mexique, près de la frontière avec les États-Unis.