VB 65 PAC Milano, cat. d’exp., Padiglione d’Arte Contemporanea (mars 2009), Vérone, Mondadori Electa, 2009
→Thomas Kellein, Vanessa Beecroft : photographs, films, drawings, cat. d’exp., Kunsthalle, Bielefeld (mai – août 2004), Ostfildern-Ruit, Hatje Cantz, 2004
→Hickey Dave, VB 08-36 : Vanessa Beecroft performances, Ostfildern-Ruit, Hatje Cantz, 2000
Vanessa Beecroft, Castello di Rivoli, Rivoli, octobre 2003 – janvier 2004
→VB 65 PAC Milano, Padiglione d’Arte Contemporanea, Vérone, 2009
Performeuse et photographe italienne.
Née d’un père anglais et d’une mère italienne, Vanessa Beecroft sort diplômée en 1994 de l’Accademia di belle arti di Brera de Milan. En 1996, elle quitte l’Italie pour New York, où elle vit toujours actuellement. Son travail constitue actuellement un ensemble d’une cinquantaine de performances numérotées, qui, selon l’artiste, doivent être prises comme un ensemble unique. De nombreux traits soutiennent la forte cohérence de l’œuvre. Ces performances commencent à la galerie Luciano Inga-Pin (Milan) en juin 1993 : la jeune artiste invite 30 jeunes femmes présentant, comme elle, des troubles anorexiques, au vernissage d’une exposition où elle présente son livre Despair, aussi nommé The Book of Food, sorte de journal où elle détaille ce qu’elle a mangé, jour après jour, pendant huit ans. Ce type d’action se poursuit. Les dessins de l’artiste, au crayon et à l’aquarelle, représentent des morceaux de corps aux couleurs franches ; des scènes de souffrances alimentaires comme le vomissement sont parfois exposées sur le lieu-même de la performance.
À partir de 1996, les performances deviennent progressivement de véritables productions. Apparaissent dans les actions des éléments de critique sociale, souvent liés au pays où les performances ont lieu. Le travail de V. Beecroft se développe sur les lignes de crête qui structurent nos sociétés contemporaines. Pour VB61 Still Death ! Darfur Still Deaf ? [« VB61 encore la mort ! Darfour encore sourd ? »] présenté à la Biennale de Venise en 2007, ses tableaux vivants renvoient certes à un idéal contemporain du corps, mais la présence réelle des corps nus, présence dérangeante parfois pour le public lors de la performance, introduit une dimension réaliste. Ainsi les objets de luxe, la mode cohabitent-ils avec ces vrais pubis, visages, jambes et fesses, offerts au regard mais l’ignorant. L’individu et la foule, la femme et son corps dans nos sociétés, le pouvoir des images et la traite des corps, l’art entre peinture et performance, autant de questions qui traversent l’œuvre de V. Beecroft.