Anna & bernhard blume: de-konstruktiv, Keber Libri, 2006
→Chéroux Clément & Fischer Andreas, Anna et Bernhard Blume – La photographie transcendentale, cat. d’exp., Paris, Xavier Barral éditions, coll. Beaux livres, 2015
Projects 16: Bernhard and Anna Blume, MoMA, New York, mai – juin 1989
→Anna and Bernhard Blume –Scenes from a Photo-Novel, Peter Freeman Inc., New York, juin – juillet 2016
Photographe allemande.
Anna et Bernhard Blume se rencontrent à l’université d’art Staatliche Kunstakademie de Düsseldorf en 1960, où ils étudient jusqu’en 1965. B. Blume continue des études de philosophie à Cologne, où le couple s’installe et travaille ensemble. La plus grande partie de leur œuvre est composée de séquences photographiques en noir et blanc dans lesquelles ils se mettent en scène au sein d’un intérieur petit-bourgeois, dans des situations domestiques toujours déjantées, qui dessinent une vision loufoque, parfois surnaturelle, voire cartoon, du mode de vie contemporain. Ainsi, dans Kuchenkoller (1985-1986), une ménagère est attaquée par un essaim de pommes de terre ; dans Vasenextase (1987), un homme subit les assauts d’un vase volant. L’objet, quotidien ou plus sophistiqué, comme les éléments abstraits et géométriques des séries Abstrakte-Kunst (2000-2004) ou Trans-Skulptur, semble mener les personnages, totalement dépassés ou empêtrés par leur environnement matériel, ou bien par des éléments naturels, comme les arbres de la série burlesque Im Wald (1987-1990), où le couple en voit de toutes les couleurs dans une forêt, la nuit. Mais sous ses apparences drolatiques, leur œuvre, nourrie des pensées kantienne, hégélienne ou sartrienne, interroge les concepts de normalité et de folie, la perception de la nature et de la vérité, comme le souligne Luc Desbenoit dans Télérama.
D’un point de vue technique, A. et B. Blume refusent le numérique et prennent en charge la chaîne de production des photos dans son entier : les costumes, les décors, le développement des négatifs, les retouches – directement sur le négatif –, les agrandissements. Par intermittence, ils élaborent, dès 1975, des Polaroid, dont une partie sera exposée à la Maison européenne de la photographie en 2010 (SX 70, Polaroids, 1975-2000). L’ouvrage Das Glück ist ohne Pardon, Joy Knows No Mercy (2003) montre certains de ces travaux. Le travail d’A. et B. Blume a été abondamment montré, notamment au MoMA à New York en 1989, au Martin-Gropius-Bau à Berlin en 2010 à l’occasion du 60e anniversaire de la création de la République fédérale d’Allemagne, et plus récemment au musée cantonal des Beaux-arts de Lausanne lors de l’exposition Incongru, quand l’art fait rire (2011-2012). Ils ont gagné plusieurs prix, dont le Berliner Kunstpreise (2000).