Sirley Ríos Acuña, Artesanías del Perú. Historia, tradición e innovación [Artisanats du Pérou. Histoire, tradition et innovation], Lima, ministère du Commerce extérieur et du Tourisme, 2019
→Vilma Real Macedo, « El mate burilado » [La calebasse gravée], dans Tradiciones familiares en el Arte Popular : Apolonia Dorregaray y Teresa Yamunaqué [Traditions familiales dans l’art populaire. Apolonia Dorregaray et Teresa Yamunaqué], Lima, Institut national de culture et musée national de la Culture péruvienne, 2007
→« Familia Seguil Dorregaray expone mates burilados » [La famille Seguil Dorregaray expose des calebasses gravées], El Comercio, Lima, 8 janvier 1988
Apolonia Dorregaray y el mate burilado tradicional del Perú, obra y legado a 100 años de su nacimiento, 1914-2014 [Apolonia Dorregaray et la calebasse gravée traditionnelle du Pérou, son œuvre et sa postérité, pour le centenaire de sa naissance, 1914-2014], Bibliothèque nationale du Pérou, Lima, 2014
→Exposición y Cursillo de las Obras Artesanales del Valle del Mantaro [Exposition et atelier d’œuvres artisanales de la vallée du Mantaro], Art Center, Lima, 1966
→I Feria Regional del Centro y Semana de Huancayo [Première foire régionale du Centre et Semaine de Huancayo], 1965
Graveuse de calebasses péruvienne.
Apolonia Dorregaray est l’une des principales contributrices de la tradition de la calebasse gravée au Pérou. Cette discipline consiste à décorer des calebasses de manière artisanale au moyen de fines incisions à l’encre pratiquées sur leur surface. Au Pérou, la tradition est particulièrement représentée dans la région andine, notamment dans la cordillère centrale et méridionale. Originaire de Huancayo, dans le département de Junín, A. Dorregaray apprend l’art de la gravure par son père, Toribio Dorregaray ; elle le transmettra ensuite à son fils, Sixto Seguil Dorregaray. Ses œuvres documentent la vie du monde agricole et le travail aux champs (la culture des tubercules et les échanges de produits), les coutumes populaires, les célébrations religieuses (la Vierge de Cocharcas et la Saint-Jacques), les danses folkloriques (dont la chonquinada, la danse des ciseaux et la huaconada), la faune de la montagne (renards et condors) et de la forêt (félins, oiseaux et serpents), mais aussi les mythes de la tradition orale andine et sa propre expérience de mère.
A. Dorregaray expose ses calebasses gravées dans des contextes variés, notamment dans des foires et des festivités régionales. En 1964, elle participe à la première exposition de calebasses gravées, organisée place de la Constitution à Huancayo ; elle y reçoit un prix important, décerné par l’écrivain et promoteur de la littérature quechua José María Arguedas. Son œuvre est également présentée à Lima, dans des espaces ordinairement consacrés à l’art moderne et contemporain – par exemple l’Art Center, dirigée par John Davis dans le quartier de Miraflores, qui accueille dans les années 1960 des expositions d’art d’avant-garde.
En 1973, A. Dorregaray reçoit le prix d’honneur de la première Rencontre Inkari, à Callao, organisée par le SINAMOS (Système national de mobilisation sociale), structure officielle du Gouvernement révolutionnaire des forces armées. Dans les décennies suivantes, son œuvre est exposée au musée d’Art italien et au musée d’Anthropologie et d’Archéologie de Lima. La reconnaissance précoce que connaît son travail marque une exception sur une scène andine très largement dominée par les hommes. Ce n’est en effet qu’à partir des années 1980 et 1990 que certaines artistes traditionnelles commencent à bénéficier d’une plus grande reconnaissance publique.
En 1995, A. Dorregaray se voit décerner le prix national de Grand Maître de l’artisanat péruvien. En 2014, le ministère de la Culture organise l’exposition Apolonia Dorregaray y el mate burilado tradicional del Perú, obra y legado a 100 años de su nacimiento, 1914-2014 [Apolonia Dorregaray et la calebasse gravée traditionnelle du Pérou, son œuvre et sa postérité, pour le centenaire de sa naissance, 1914-2014], première rétrospective consacrée à son travail.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « The Origin of Others. Réécrire l’histoire de l’art des Amériques, du XIXe siècle à nos jours » en partenariat avec le Clark Art Institute.
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2023