Pacquement Alfred, Entretien avec Claude de Soria, Paris, Galerie Baudoin Lebon, 1982
→Baqué Dominique, Claude de Soria, Paris, Éditions du Regard, 2016
Claude de Soria, Travaux Paris 77, ARC musée d’Art moderne de la Ville de Paris, Paris, 1977
→Claude de Soria, Sculptures 1963-1988, musée Picasso, Antibes, 1988
Plasticienne française.
Après avoir étudié la gravure pendant six ans à l’atelier de Cami, au sein des Beaux-Arts de Paris, Claude de Soria se forme à la peinture auprès d’André Lhote et de Fernand Léger, puis s’initie à la sculpture avec Ossip Zadkine. Ses premiers travaux, en terre cuite, sont exposés à la galerie Claude Bernard de Paris en 1965. Vers la fin des années 1960, elle réalise ses premières sculptures abstraites avec la série Murs, conçue en battant des pans de terre avec des morceaux de bois. Depuis, ses recherches s’orientent vers la découverte des virtualités plastiques des matériaux. Le déclic se produit le jour où elle trouve par hasard un demi-sac de ciment abandonné. Elle travaille ce matériau à la couleur gris bleuté sur une plaque de miroir. En le démoulant, elle découvre son envers si lisse et si vivant, intense, parcouru par des ondes, des bulles d’air. Attirée par cette transformation de la matière, elle travaillera sur ces « envers » où se concentrent tous les accidents destinés à ne pas être exposés aux regards.
Elle crée d’abord des coulées sur du Rhodoïd (matière plastique ; Plaques, 1974-1975), puis elle réalise des empreintes sur papier, qui sont de précieux disques, presque des symboles planétaires dans leur composition minérale. Du remplissage de demi-sphères en plastique préfabriquées et assemblées par deux naissent les Boules en deux parties (1976-1978). Plus tard, en recherchant la verticalité, elle coule du ciment dans des tubes et réalise des séries comme les Lames et les Contre-lames (1984-1985), avant de retourner au cercle et de réaliser les Ouvertures en 1987 : des ronds troués aux bords dentelés. Elle déploie une grande quantité de formes en relief ou en volume dans lesquelles elle recherche toujours des effets de surface plastiques et chromatiques qui se forment dans les hasards qu’elle suscite et s’efforce de restituer, en préservant le processus de la nature et en laissant la matière s’exprimer. C. de Soria est l’une des rares artistes à avoir utilisé du ciment pendant les années 1970, époque où il était considéré comme ingrat. Elle a ainsi aidé à sa réhabilitation.