Pejic Bojana (dir.), Daniela Comani: Double Drawings, Künstlerdorf Schöppingen, NRW, 1996
→Daniela Comani, Neuerscheinungen hrsg. von Daniela Comani, Zurich, Patrick Frey, 2009
Nouvelles parutions éditée par Daniela Comani, Centre d’art Passerelle, Brest, 20 avril – 22 mai 2010
→Daniela Comani: History, Film and Dynamite, Kirk Hopper Fine Art, Dallas, 16 juin – 21 juillet 2012
→Daniela Comani: 1975 – Diaro di strada, Kunstsaele, Berlin, 21-29 novembre 2017
Photographe et plasticienne italienne.
Le travail de Daniela Comani interroge avec humour l’identité sous toutes ses formes. Formée à l’Académie des beaux-arts et à l’université de Bologne, puis à la Hochschule der Künste de Berlin, elle se fait connaître au milieu des années 1990 avec ses Double Drawings, présentant des silhouettes tirées de magazines, qui s’interpénètrent dans des configurations inattendues. Dans la série de photographies Un mariage heureux (2003), elle endosse les deux rôles, masculin et féminin, pour critiquer les stéréotypes relatifs aux différents genres. Ce jeu sur une ambiguïté androgyne se poursuit dans une série de faux articles ou couvertures de magazines (Cover Versions, 2009). La mise en évidence du partage des tâches dans le couple rappelle l’œuvre de Michel Journiac, 24 heures de la vie d’une femme ordinaire (1974), mais le dédoublement gémellaire, rendu plus évident grâce au traitement numérique, évoque une inquiétante société contre-utopique, fondée sur le clonage des êtres humains. Dans la série Nouvelles parutions (2008), D. Comani détourne les titres et parfois les illustrations des couvertures de grands classiques de la littérature européenne. Dans ses éditions, les sexes sont échangés, comme, par exemple, pour Madame Bovary qui devient Monsieur Bovary.
Toujours autour de l’identité, l’artiste explore le rapport entre l’individu et l’histoire dans C’était moi, journal 1900-1999, œuvre installée sur la façade du centre d’art La Passerelle à Brest en 2009, dans laquelle les événements du XXe siècle apparaissent sous forme de brèves journalistiques, classées en fonction de leur jour d’occurrence, du 1er janvier au 31 décembre, et présentées à la première personne. La chronologie chahutée fait apparaître l’histoire sous le jour d’une répétition constante d’accidents, de meurtres, d’opérations militaires, mais aussi de faits culturels, dont l’artiste, comme le spectateur, est partie prenante, à la fois observateur et acteur, coupable et victime. Les œuvres de D. Comani sont régulièrement exposées, notamment en Allemagne, en France et en Italie.