Carlier Sylvie (dir.), Émilie Charmy, 1878-1974, cat. expo., musée Paul-Dini, Villefranche-sur-Saône (12 octobre 2008 – 15 février 2009), Villefranche-sur-Saône, Musée Paul-Dini / Somogy, 2008
Émilie Charmy, 1878-1974, musée Paul-Dini, Villefranche-sur-Saône, 12 octobre 2008 – 15 février 2009
→Émilie Charmy, The Fralin Museum of Art, Charlottesville, 23 août 2013 – 2 avril 2014
Peintre française.
Orpheline à 15 ans, Émilie Charmy vit chez des parents à Lyon et poursuit ses études dans une école privée catholique afin de devenir enseignante. Elle refuse cependant d’exercer ce métier et suit, à la fin des années 1890, les cours du peintre local Jacques Martin qui l’introduit dans le cercle de l’école moderne de peinture lyonnaise. Vers 1902, elle part avec son frère pour Paris. Dès 1904, elle participe au Salon des indépendants et, à partir de 1905, au Salon d’automne. Elle se lie alors d’amitié avec plusieurs membres du groupe des fauves. En 1926, elle réalise une exposition avec Colette : Quelques toiles de Charmy, quelques pages de Colette (galerie d’Art ancien et moderne). Ses œuvres se distinguent par une volonté de transcender « l’art féminin » dans le choix de ses sujets et dans un traitement audacieux, marqué par sa touche franche et épaisse.
Si elle propose de classiques scènes de genre, des natures mortes et des portraits, elle représente également l’intérieur d’un bordel (La Loge, galerie Bernard Bouche, Paris, vers 1900-1903) et surtout de très nombreux nus féminins (Nu endormi, collection Patrick Seale, vers 1925). Repérée par Berthe Weill (1865-1961) au Salon d’automne de 1905, l’artiste bénéficie de plusieurs expositions dans sa galerie. Forte d’un succès critique important durant l’entre-deux guerres, elle est cependant oubliée après la Seconde Guerre mondiale. La grande rétrospective proposée par le musée de Villefranche-sur-Saône en 2008 a permis de faire enfin connaître l’art de cette peintre hors normes.